« Un gars se lève pour bosser et ne revient pas le soir à la maison » : après la mort du jeune ouvrier tué sur son chantier par la tornade du Val-d’Oise, la CGT alerte sur le décompte macabre dans le bâtiment (H.fr-21/10/25)

ette photo, prise mardi 21 octobre, montre les dégâts causés par la tornade qui a frappé la veille Ermont (Val-d’Oise). Bilan : un mort et quatre blessés graves.© aoloni Jeremy/ABACA

Après la violente tempête du lundi 20 octobre, un jeune homme a péri sur son chantier à Ermont, où trois grues se sont effondrées. Un décès qui nourrit un long décompte macabre lié à la récurrence des dysfonctionnements dans le bâtiment, selon la CGT construction.

Par Hayet KECHIT

« Des grues qui tombent comme des mouches à deux pas de nos immeubles » : les témoignages des habitants du Val-d’Oise donnent un aperçu de leur effroi face à la spectaculaire tempête qui a balayé trois communes de leur département, lundi, en fin de journée.

En première ligne sur un chantier à Ermont, épicentre de cette tornade qui a provoqué l’effondrement de trois grues, un ouvrier de 23 ans y a laissé la vie, tandis que quatre autres personnes ont été grièvement blessées.

« Au moins un mort par jour » : le coût humain des chantiers précaires

« Un travailleur de plus », commente, désabusée, la Fédération nationale des salariés de la construction CGT (FNSCBA-CGT). Si le syndicat n’a pas encore eu accès à des informations précises sur les circonstances de l’accident, le statut du travailleur et le nom de l’entreprise qui l’employait, ce décès ne peut manquer de renvoyer au désormais rituel décompte macabre qui fait de ce drame « un événement malheureusement prévisible », selon la CGT.

« Dans le secteur de la construction, il y a au minimum un mort par jour. Cela veut dire concrètement qu’un gars se lève le matin pour aller bosser et ne revient pas à la maison le soir. C’est catastrophique », s’insurge Lionel Salomon, secrétaire fédéral de la FNSCBA-CGT.

Au cœur de cette colère : des conditions de travail qui laissent largement à désirer. « En termes de sécurité sur les chantiers, la France est en 25e position à l’échelle européenne, juste derrière la Roumanie », pointe le syndicaliste.

Des inspecteurs du travail en nombre insuffisant

Ce classement ne devrait rien au hasard aux yeux de Lionel Salomon, qui met en avant « un cocktail de dysfonctionnements récurrents ». À commencer par la sous-traitance, légion dans le secteur de la construction, qui jette sur les chantiers des ouvriers souvent intérimaires et précaires, peu au fait de leurs droits et sans formation adéquate notamment en termes de prévention.

Sévir et rétablir des garde-fous dans cette zone grise qu’est devenu le secteur de la construction relèverait par ailleurs de la gageure pour des inspecteurs du travail en nombre insuffisant, abonde Jean-Pascal François, secrétaire fédéral en charge de la communication à la FNSCBA-CGT.

« Or, on voit bien que, quand les moyens sont là, on limite les dégâts », poursuit le syndicaliste. Il en veut pour preuve le chantier du Grand Paris express : « Sous la pression syndicale, les pouvoirs publics ont pris le taureau par les cornes, après une succession de décès. Depuis trois ans, il n’y a plus un seul accident mortel. Quand il y a une volonté politique, le fléau recule. »

°°°

Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/batiment/un-gars-se-leve-pour-bosser-et-ne-revient-pas-le-soir-a-la-maison-apres-la-mort-du-jeune-ouvrier-tue-sur-son-chantier-par-la-tornade-du-val-doise-la-cgt-alerte

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/un-gars-se-leve-pour-bosser-et-ne-revient-pas-le-soir-a-la-maison-apres-la-mort-du-jeune-ouvrier-tue-sur-son-chantier-par-la-tornade-du-val-doise-la-cgt-alerte/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *