
Prévue de longue date, la journée nationale de mobilisation de la fonction publique a pris une tournure particulière, ce jeudi, après la chute du gouvernement Barnier. À Quimper, environ 800 manifestants ont battu le pavé. Que pensent-ils de la situation politique actuelle ?
Erwan, 42 ans, employé à l’hôpital : « Je suis soulagé que ce projet de loi de finances 2025 ne passe pas parce qu’il était dangereux pour la population, notamment pour la protection sociale et la prise en charge des patients. Après, politiquement, je suis comme la majorité des Français, j’attends de voir ce que Monsieur Macron va encore nous sortir du chapeau, quel nouveau ministre… Il y a eu un message pour faire peur aux Français, mais je ne suis pas plus inquiet que cela pour la suite car quand on touche le fond, on ne peut que remonter ».
Anne-Claire, 38 ans, travaille dans l’Éducation nationale : « C’est une catastrophe ! Tout s’étiole et on a l’impression, de plus en plus, qu’il y a deux vitesses. Il y a des gens qui dirigent et qui sont éloignés de tout ce qui passe… Ils sont en train de creuser cet écart. Et on est tellement blasé, qu’on en arrive à ne plus se mobiliser ».
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Thibaut, 43 ans, travaille dans la fonction publique d’État : « La situation politique a été créée par des échecs successifs du gouvernement à considérer l’opinion des Français ; la plus large majorité, et pas seulement des économistes triés sur le volet, des experts que l’on entend beaucoup mais que l’on voit peu prévoir les problèmes… Mais en fait, la motion de censure ne change rien à nos revendications et à nos problèmes ; des problèmes dans nos métiers, des problèmes personnels liés à la stagnation des salaires et à la dégradation de nos conditions de travail ».
Marie-Hélène, 81 ans, retraitée de la fonction publique hospitalière : « Pour moi, le service public, c’est la colonne vertébrale d’un pays. Si on n’a pas de service public compétent, de qualité, dans lequel on permet au personnel de faire son travail, on ne peut pas vivre. Mais ça, ça demande des budgets. Sans cela, on abandonne trop de monde sur le bord du chemin ».
Comme Macron n’a pas l’air très ouvert, je pense que la seule solution, c’est qu’il démissionne
Adam, 16 ans, lycéen : « Quand le RN était au plus haut, Emmanuel Macron a fait une dissolution que personne n’a comprise, même pas ses alliés. On pense que c’est aujourd’hui le seul responsable de la situation. Il a mis trois mois à trouver un Premier ministre, qui s’est fait sortir au bout de trois mois. Il doit donc maintenant accepter le verdict des urnes des législatives et nommer un Premier ministre issu de la gauche et créer un gouvernement de coalition. Mais comme il n’a pas l’air très ouvert, je pense que la seule solution, c’est qu’il démissionne ».
Christian, retraité des cheminots : « La situation est pour le moins confuse. Il y a eu une élection au mois de juillet, elle n’a pas été respectée. Les gens ont voté contre le Rassemblement national, la gauche est arrivée en tête et Macron va chercher un Premier ministre issu de LR, qui n’a que 53 sièges à l’Assemblée nationale. Et on a bien vu que le gouvernement Barnier a été dans la difficulté car il était tributaire du RN, que les Français ont pourtant repoussé. Théoriquement, on devrait faire appel à ceux qui sont arrivés en tête ».
Sandrine, 57 ans, enseignante syndiquée à Sud Éducation : « Je pense que si Emmanuel Macron avait tenu compte du vote populaire qui s’est exprimé et qui était quand même très nettement à gauche, on ne serait pas dans cette situation actuellement. J’espère qu’il va réfléchir, même si c’est certainement quelque chose de très improbable. Je trouve que c’est une perte de temps, un gros gâchis… ».
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