Si la réouverture partielle des urgences de Carhaix (Finistère), annoncée pour le mois de novembre, est un « premier pas », les défenseurs de l’hôpital de Carhaix attendent toujours une ouverture complète du service.
Par Mariam FOURNIER et Anthony RIO.
Vendredi 13 juin 2025, le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, a annoncé la réouverture partielle du service des urgences de l’hôpital de Carhaix (Finistère) à compter du mois de novembre 2025 avec, « à terme », l’objectif de rouvrir les urgences 7j/7. Une ouverture qui aurait lieu dans un premier temps 5 j/7 en journée à la faveur de l’arrivée de Padhue (praticiens diplômés hors Union européenne) et de la mise en place d’une fédération médicale inter-hospitalière avec les sites de Brest, Morlaix, Carhaix et Landerneau.
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Une avancée certaine et une écoute saluée, mais les défenseurs de l’hôpital, mobilisés depuis deux ans, veulent que les engagements aillent plus loin avec une réouverture complète. « On est déçus parce que la parole de l’État est dure à croire aujourd’hui », explique Matthieu Guillemot, porte-parole du comité de vigilance, qui a pu échanger plusieurs minutes avec le ministre.
Il continue : « Je rappelle qu’un protocole a été signé et, dans ce document, on parlait de court terme. Ça fait un an et demi. Aujourd’hui, on vient nous dire que ce protocole reste un objectif pour 2026. C’est très décevant. Là où c’est positif, c’est qu’on a trouvé un interlocuteur, quelqu’un à qui parler. Il ne faut pas sous-estimer cela. »
« Que ces annonces soient suivies d’effet »
Du côté du comité de défense et de développement, on souligne « une petite avancée ». « Ce qu’on peut déplorer, c’est que ça arrive presque deux ans après la signature du protocole d’accord de sortie de crise, réagit Annie Le Guen, coprésidente. On veut que ces annonces soient suivies d’effet. On reste inquiet pour les prochains mois car il reste encore plusieurs mois de régulation complète. »
L’Association des professionnels de santé du territoire, par la voix de l’un de ses coprésidents, le Dr Alain Pérennes, espérait entendre « de bonnes nouvelles ». « Ça me paraît très cohérent et encourageant sur le calendrier annoncé, estime le médecin après la prise de parole de Yannick Neuder, lors de l’inauguration de la maison de santé. Et on espère que la pratique suivra la théorie. » Pour les praticiens, la réouverture complète reste « indispensable ».
« Redynamiser le site de Carhaix »
Les syndicats ont pu s’entretenir avec le cabinet du ministre. Caroline Tromeur, secrétaire de la CGT de l’hôpital de Carhaix, est mitigée : « Ce n’est pas ce qu’on attendait, ce n’est pas ce qu’on espérait, rappelle-t-elle. La demande depuis presque deux ans maintenant, c’est la réouverture 7 jours sur 7. Et si on ferme à 18 h, ça veut dire qu’à partir de 15-16 h, on ne va plus pouvoir accueillir les patients. » Pour la syndicaliste, la régulation des urgences impacte l’activité des autres services.
Sophie Lévénez, référente du site de Carhaix pour la CFDT, attend également de voir « l’organisation sur le papier » et aimerait « pouvoir y croire. On connaît bien la difficulté de recruter des médecins. Comment on va faire, tout d’un coup ? Les médecins juniors qui arriveront en 2026, leur dira-t-on de venir à Carhaix ? » Elle souhaite que « tout cela puisse redynamiser le site et qu’il y ait encore un avenir pour Carhaix ».
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« Il faut prendre cette bonne nouvelle et suivre la mise en œuvre », estime Maël de Calan, président du Département. « C’est un premier pas important, résume le maire, Christian Troadec. Mais il faut qu’on aille maintenant jusqu’au terme du protocole d’accord. »
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