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À l’appel de la CGT Santé Action sociale des Alpes-Maritimes, des salariés de la clinique privée IPOCA à Cannes se mobilisent, ce lundi 28 juillet, pour dénoncer leurs conditions de travail. Une situation qui engendre de la « maltraitance », pour Sylvie Michelet, une aide-soignante gréviste.
Par Clémentine EVENO.
« Je suis au bout de ma vie », confie Sylvie Michelet à l’Humanité. Aide-soignante de nuit depuis un an à la clinique privée IPOCA, située à Cannes (Alpes-Maritimes), elle fait partie des salariés mobilisés, ce lundi 28 juillet, à l’appel de la CGT Santé Action sociale des Alpes-Maritimes. Environ vingt personnes ont rejoint le mouvement, selon les organisateurs.
Le déclencheur est un « profond ras-le-bol », explique le communiqué syndical. Une colère nourrie par une dégradation continue des conditions de travail. « On met nos patients en danger », alerte cette salariée de 58 ans. La gréviste dénonce une situation de « maltraitance », malgré l’engagement quotidien des équipes. Contactée ce lundi matin par téléphone et par mail par l’Humanité, la direction n’a pas donné suite.
Le cœur du problème : le manque de personnel. Entre 5 et 7 heures du matin, « on est deux aides-soignantes et deux infirmières pour quatre étages » détaille Sylvie Michelet. « J’ai mal au bras, je rentre chez moi épuisée », poursuit-elle.
« Les couches des patients sont remplies d’excréments »
La surcharge pèse sur l’ensemble des équipes. « Quand une infirmière de jour est absente et qu’elle n’est pas remplacée, l’infirmière de nuit doit donner les médicaments après douze heures de service » accuse la salariée. « C’est impossible d’être encore pleinement opérationnelle », poursuit-elle. Une problématique présente pour les équipes de jour comme pour les équipes de nuit : « Seules, elles ne peuvent pas tout faire », précise-t-elle.
Le manque de personnel a des répercussions concrètes sur la qualité des soins. « On ne peut pas faire les toilettes correctement », regrette l’aide soignante, précisant que « les aides-soignantes et infirmières font pourtant tout ce qu’elles peuvent ». Lorsque Sylvie Michelet prend son service le soir, « les couches des patients sont remplies d’excréments, les draps sont sales », poursuit-elle. Et ce n’est pas tout : « Il n’y a même pas d’eau dans les gobelets ni dans les carafes. »
Face à ce que la CGT décrit comme un « manque de cruel de personnel », le syndicat réclame des embauches de personnels qualifiés « pour en finir avec le sous-effectif chronique qui met en danger la sécurité de soins et la santé des salariées ». L’organisation syndicale demande aussi une « revalorisation des salaires », et l’« égalité de traitement entre les salarié-es d’IPOCA et celles et ceux de la Clinique OXFORD », les deux établissements appartenant au même groupe.
De manière générale, la CGT dénonce « un mépris croissant » pour les conditions de travail des salariés, « dans un établissement où l’intérêt financier passe avant l’humain. »
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