« Macron doit partir ! » – Succès et multiplication des assemblées citoyennes de préparation du 10 septembre (LI.fr-3/09/25)

0 septembre. L’insoumission.fr et Informations Ouvrières s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. Pour ce nouvel article, nos deux médias vous parlent des assemblées citoyennes qui se sont déroulées à Montreuil et Lyon.

Le mouvement du 10 septembre n’en finit pas de prendre de l’ampleur. Pendant qu’Emmanuel Macron, le RN et le Parti socialiste multiplient les combines politiciennes pour trouver un remplaçant à Bayrou, des assemblées citoyennes s’organisent d’un bout à l’autre du pays pour préparer le 10 septembre. 400 personnes le 28 août à Paris, 200 à Lille, 300 à Montreuil, 200 à Montpellier, 180 à Grenoble, 300 à Lyon.

Dans les assemblées, des jeunes, des syndicalistes, des gilets jaunes, des militants insoumis, s’organisent. L’objectif « Pot de départ de Bayrou le 8, démission de Macron le 10 » est sur toutes les lèvres. Revendications, actions, protection face à la répression, cantines solidaires, des groupes de travail sont mis en place pour planifier méthodiquement le 8, le 10 et ses suites. Notre reportage.

Lyon : plus de 300 à l’assemblée citoyenne le 28 août 

À Lyon, la première assemblée citoyenne avait réuni mi-août une vingtaine de personnes. Dimanche 24 août, ils étaient 55 à se réunir au Parc de la Tête-d’Or.

Ce jeudi 28 août, pour permettre la tenue de la troisième assemblée citoyenne, une salle avait été réservée par un syndicat à la Bourse du travail, mais le comité d’administration de celle-ci a finalement refusé l’accès à la salle au motif que la réunion ne serait « pas syndicale » … L’assemblée citoyenne débute donc en plein air, malgré un temps menaçant, sur la place devant la Bourse du travail, lorsqu’un participant s’écrie : « Réunissons-nous à la Bourse ! Elle est à nous ! »

Ce ne sont pas moins de 300 personnes, en grande majorité des jeunes, mais aussi des syndicalistes, des militants LFI, des anciens gilets jaunes… qui investissent donc finalement la plus grande salle de la Bourse du travail de Lyon pour tenir l’Assemblée citoyenne.

Malgré cette participation massive, la détermination et l’enthousiasmes manifestes, l’Assemblée citoyenne s’est déroulée dans le plus grand calme, les intervenants se succédant au micro pour donner leurs points de vue dans les débats, rassemblés par l’exigence d’en finir avec les mesures du gouvernement Macron/Bayrou et plus largement avec ces institutions antidémocratiques, rassemblés par la volonté de faire partir les macronistes du pouvoir.

Les participants se sont scindés en différents groupes : revendications, actions, communications, protection des militants, cantine solidaire…

Dans le groupe « revendications », si le rejet du budget Bayrou et de la réforme des retraites sont réaffirmés, ainsi que d’autres revendications, c’est l’exigence d’arrêt de la guerre qui est restituée en premier par le groupe en Assemblée générale, en plénière.

Dans le groupe « actions », les participants s’interrogent : que faire le 10 septembre ? Certains évoquent une manifestation traditionnelle. Beaucoup indiquent que les défilés ne permettent pas forcément la victoire (un militant évoque les 14 manifestations de la mobilisation pour le retrait de la réforme des retraites) et qu’il est nécessaire d’organiser des actions de blocages pour perturber le fonctionnement économique de la ville.

Faut-il bloquer des grands axes au risque de se mettre à dos la population ? Faut-il au contraire organiser des opérations plus sympathiques du type « péage gratuit » ? Comment attirer le plus grand nombre dans ces actions tout en les organisant discrètement ?

Le lendemain de l’Assemblée générale, l’annonce d’une journée d’action le 18 septembre par l’intersyndicale fait débat sur le fil de discussions, qui par ailleurs se renforce : 900 inscrits dimanche 24 août, 1400 le jeudi suivant au moment de l’Assemblée générale et maintenant 1800 dimanche 31 août !

Certains sont véhéments : « Les syndicats sont des traitres une fois de plus ».

D’autres sont plus nuancés : « On ne peut pas en attendre bien plus de la CFTC, UNSA , CFDT, CGC. Cela permet de poser un deuxième jalon. CGT et SUD ont appelé à des actions le 10, FO a déposé un préavis de grève, il y a des Assemblées générales un peu partout. C’est plutôt un bon signe » ou bien « L’appel à manifester le 18 n’est pas incompatible avec le mouvement à partir du 10 que d’autres syndicats soutiennent (notamment, CGT, Solidaires…) sans se l’accaparer pour autant. Des préavis de grève sont déposés à partir du 1er septembre ont été déposés. »

Ces discussions se poursuivront dans les différentes Assemblées générales prévues cette semaine.

Pour aller plus loin : « Le 10 septembre, il faut virer Macron ! » – 67 % des Français appellent à la démission du chef de l’État

300 en Assemblée générale à Montreuil pour organiser le blocage le 10 septembre : récit d’une correspondante

Dimanche, je suis allée à l’Assemblée générale de Montreuil qui proposait de se réunir pour organiser la journée du 10 septembre. Je m’étais déjà rendue à celle organisée pour toute l’île de France dans un parc à Paris où nous étions très nombreux. Je ne m’attends pas y à voir autant de monde car il s’agit d’une Assemblée générale pour Montreuil et les communes alentour.

Finalement nous sommes plus de 300 à cette Assemblée générale. Tout le monde se tait. Une personne explique que c’est le collectif inter-luttes de Montreuil qui a proposé de se réunir pour organiser les points de blocage et recenser les besoins logistiques. Puis un grand silence se fait.

Chacun attend qu’une première personne prenne la parole qui au début se fait timide. Petit à petit les mains se lèvent, les interventions sont courtes et précises. Les premières personnes à parler sont les membres de tiers-lieux qui expliquent qu’ils sont prêts à mettre à disposition leur cantine pour alimenter les points de blocage. Puis une personne explique que pendant les grèves sur les retraites elle gardait les enfants, elle propose de constituer une garderie d’enfants pour que les parents puissent soutenir les profs en grève et bloquer avec eux les écoles.

Beaucoup reviennent sur les expériences passées, la répression pendant le mouvement de grève contre la réforme des retraites et le mouvement des gilets jaunes. La salle écoute attentivement, chaque intervention est là pour rassurer, donner confiance. « Oui la répression existe mais on vous a distribué un fascicule pour savoir comment vous comporter face à la police, qui contacter ».

Une street-medic (médecin de rue) prend la parole et explique qu’elle peut monter un atelier pour éviter les crises de panique. C’est utile car dans la salle il y a certes beaucoup de jeunes mais aussi des personnes d’un certain âge qui n’ont pas l’habitude. Je ne peux pas tout détailler de ce qui est proposé mais ce qu’il faut retenir c’est que l’assemblée est peuplée de gens qui se proposent d’aider à l’organisation du mouvement concrètement.

Des avocats, des médecins, des anciens gilets jaunes dont une qui explique: « on est parti bille en tête dans le mouvement des gilets jaunes on n’était pas organisés. Là on veut aller jusqu’au bout, il faut prendre le temps de réfléchir et de s’organiser pour y arriver. » Elle dit ensuite que l’expérience des gilets jaunes a montré que tout le monde pouvait bloquer le pays et pas seulement les travailleurs. Ce qui encore une fois renforce la confiance dans la salle.

Il y a aussi des syndicalistes mais qui ne sont pas là pour prêcher pour leur paroisse. Les profs qui se sont déjà réunis dans leurs établissements et ont voté la grève disent « on est syndicalistes, on est prêt à se mettre à la disposition du mouvement. À aller dans d’autres établissement pour aider à bloquer, pour encadrer les lycéens contre la répression ». Un groupe « anti-répression s’organise.

Un étudiant dit : « peut-on monter un groupe lycéen-étudiant? Le 11 c’est la fin de Parcoursup on est plein à ne pas avoir de place en fac et j’ai des copains ils n’ont pas de place en lycée, c’est la rectrice de Paris qui gère toute l’île de France ». On décide de monter un groupe sur cette question.

On revient sur les dangers des blocages, des manifs, de la répression. Les « anciens » qui ont vécu le mouvement des gilets jaunes et celui des retraites disent que « c’est vrai on va pas mentir c’est dangereux. Mais attention on peut y arriver on n’est pas tout seul ». Quelqu’un explique qu’ il y a la première ligne mais qu’on est pas obligé d’en être, qu’on peut aussi rester à l’arrière pour la logistique, pour s’occuper de la cantine et des enfants. C’est tout aussi important pour aller jusqu’au bout.

Un tour de parole se fait ensuite pour déterminer les endroits à bloquer. Ça va vite, on note sur un tableau les propositions. Mais quelqu’un intervient et dit: « il faut se compter, combien sont ok pour tel endroit de telle heure à telle heure? » Se compter, mesurer sa force, essentiel.

Enfin dans les dernières interventions, une discussion a lieu sur le pouvoir de décision du peuple. Une personne dit : « C’est pas parce que Bayrou s’en ira qu’un nouveau gouvernement améliorera notre condition. On ne doit pas attendre qu’un gouvernement décide pour nous, il faut qu’on décide nous même ». Cette personne expliquera aussi qu’elle a participé à une puis 2 puis 3 Assemblée générale pendant les vacances à Lille d’où elle est originaire. Elle explique: « au début nous étions 60 puis la suivante 80 et ensuite 120, et là je vois qu’on est de plus en plus nombreux ».

Détermination, pouvoir de décision, solidarité, se donner confiance, s’organiser pour tout bloquer sans attendre les mots d’ordre d’une quelconque organisation, voilà les mots clés retenus de cette Assemblée générale à Montreuil.

Exergue : « Détermination, pouvoir de décision, solidarité, se donner confiance, s’organiser pour tout bloquer »

Petite liste non exhaustive des structures syndicales qui appellent à se saisir du 10 septembre…

  • La fédération CGT de la métallurgie
  • La fédération CGT des services publics
  • La fédération CGT de la santé et de l’action sociale
  • La fédération CGT du Commerce et des services
  • La fédération CGT des Finances Publiques
  • La fédération CGT des cheminots
  • La fédération FO des cheminots
  • La fédération FO de l’enseignement et de la culture
  • L’union syndicale Solidaires
  • L’union syndicale Lycéenne (USL)
  • La confédération paysanne
  • Les Unions départementales CGT – FO – FSU – Solidaires et Confédération paysanne du 21
  • Les Unions départementales CGT – FO – FSU – Solidaires du 43
  • L’union départementale FO du 44
  • L’union départementale FO du 49
  • L’Union départementale CGT du 80
  • Les syndicats CGT – FO – Sud et CFDT du CHU d’Amiens
  • L’Union départementale CGT du 13
  • La Chambre syndicale des Employés et Cadres FO des organismes de Sécurité sociale d’Ile de France
  • L’union régionale FO des cheminots de PACA
  • FO cheminots de Paris Saint-Lazare et Paris Nord
  • FO cheminots du 21
  • La Coordination syndicales Départementale des services publics CGT du 95
  • La CGT santé et action sociale du 95
  • L’Union locale CGT de Pau
  • L’union locale CGT de Toulon
  • Le syndicat CGT de France-Travail de la région Paca
  • Le syndicat FO France-Travail d’Ile-de-France
  • Le syndicat CGT de la Caisse des dépôts
  • FO Com d’Ile-de-France
  • FO Ratp – pôle traction
  • FO de la Carsat Sud-Est

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Source: https://linsoumission.fr/2025/09/03/10-septembre-bloquons-tout-assemblee/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/macron-doit-partir-succes-et-multiplication-des-assemblees-citoyennes-de-preparation-du-10-septembre-li-fr-3-09-25/

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