Alliance PS-Macron : décryptage du contre-budget socialiste (LI.fr-4/09/25)

Alors que la rentrée scolaire prend à la gorge les familles et que le 10 septembre se rapproche, que fait le Parti socialiste ? Sur les plateaux de télévision, son Premier secrétaire multiplie les mains tendues à Emmanuel Macron pour parachever la mue du Parti socialiste en parti macroniste. « Je suis à la disposition du chef de l’État à tout moment pour discuter des conditions dans lesquelles nous pourrions occuper les places gouvernementales qui sont occupées par la majorité relative de Bayrou », a déclaré Olivier Faure mardi 2 septembre sur le plateau de LCI. Après avoir permis à Bayrou de gouverner en refusant la censure, le PS passe à l’étape suivante : l’alliance avec le socle commun.

Mais que propose le Parti socialiste pour cette nouvelle alliance avec Emmanuel Macron ? L’Insoumission décrypte pour ses lecteurs le contre-budget socialiste, un contre-budget de renoncement qui passe à la trappe le programme du Nouveau Front Populaire et toutes les conquêtes à l’Assemblée nationale. Son objectif ? Séduire l’oligarchie pour négocier une location de courte durée à Matignon. Retour de l’ISF, mise en place d’un héritage maximal, lutte contre la fraude fiscale en rehaussant les moyens de la DGFIP… Autant de mesures du NFP que le Parti socialiste enterre dans cette opération séduction et d’énième trahison. Notre article.

Un budget de renoncement fiscal : les ultras-riches peuvent dormir sur leurs deux oreilles

À l’Assemblée nationale, les insoumis et les forces du NFP avaient su trouver des majorités pour dégager 75 milliards d’euros pour dégager de recettes nouvelles. L’objectif stratégique était de montrer que l’argent existe pour passer en dessous la barre des 3 % du déficit, critère si cher à l’Union européenne. Un pari gagné, avant qu’un énième 49.3 fasse fi de tous les amendements votés par la représentation nationale.

Pourtant, dans son contre-budget, le Parti socialiste divise par trois les 75 milliards d’euros trouvés à force de combats dans l’hémicycle. Dans son contre-budget, le PS propose 26,9 milliards d’euros de recettes. L’impôt sur la fortune renforcé et écologique, pierre angulaire du programme du NFP sur lequel le PS s’était engagé, a été jeté purement et simplement à la poubelle. Les très grands héritiers sont aussi réhabilités par le Parti socialiste qui prévoit de les mettre à contribution par une « participation exceptionnelle » à hauteur de… 1 %. Terminé la mise en place d’un héritage maximal comme le prévoyait le programme du NFP.

Pour aller plus loin : Budget 2026 – La taxe Zucman, cet impôt sur les grandes fortunes balayé par Bayrou qui préfère geler les prestations sociales et les pensions

Un autre renoncement saute aux yeux. Le PS prévoit de récupérer seulement 3,2 milliards d’euros sur la fraude fiscale alors que celle-ci coûte 100 milliards d’euros chaque année au pays. Les 97 % d’évasion fiscale restantes sont délibérément protégés, et aucun moyen supplémentaire n’est prévu pour la DGFIP, la direction générale des Finances publiques, qui permettrait d’aller chercher l’argent où il se trouve, si tant est qu’on lui donne les moyens de le faire.

Après les ultra-riches, les grands héritiers, le PS a aussi pensé à cajoler les grandes entreprises. Leurs cadeaux fiscaux sont laissés intacts. Alors que les exonérations de cotisation ont augmenté de 54 milliards d’euros depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, le PS propose de revenir sur seulement 2,9 milliards d’euros. 95 % des exonérations de cotisation imposées par Macron, faisant du PS un parti à 95 % macroniste pur jus.

Un budget de renoncement social : le PS s’initie au racket macroniste

Dans leur document, on peut lire que 5,4 milliards d’euros de coupes budgétaires sont prévus sur le fonctionnement de l’État en ponctionnant des agences, comme celles de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Mieux encore : le PS reprend mot pour mot une proposition défendue par Bayrou consistant à vendre à la découpe du patrimoine de l’État pour rembourser la dette.

Quant à la Sécurité sociale, le PS prévoit de remettre en cause la pertinence de certaines prescriptions de soin réalisées par des médecins, et donc de réduire les remboursements de dépenses de santé. La réforme des retraites continuera à s’appliquer. Pas d’abrogation à l’horizon, mais une simple suspension pour un retour à terme à 62 ans. En quelques mois, le PS a enterré l’objectif d’abrogation pour lequel il s’était pourtant engagé dans le programme du NFP. Combien de mois faudra-t-il pour que la suspension proposée soit elle aussi passée à la trappe ?

Fonctionnaires, retraités et étudiants sont eux aussi dans le viseur du PS. Contrairement aux engagement du parti à la rose dans le programme du NFP, rien n’est prévu pour dégeler le point d’indice des fonctionnaires et l’augmenter de 10%. Rien n’est non plus prévu pour augmenter les pensions minimales de retraites au niveau du SMIC pour une carrière pleine, et rien n’est prévu pour l’allocation d’autonomie, permettant aux étudiants de se concentrer sur leurs études.

« Consternant. Olivier Faure se met à disposition d’Emmanuel Macron pour remplacer Bayrou. Que chacun le sache : les Insoumis ne sont informés de rien et n’ont rien à voir avec cette offre de service qu’ils condamnent », a souligné Jean-Luc Mélenchon sur ses réseaux.

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Source: https://linsoumission.fr/2025/09/04/alliance-ps-macron-contre-budget/

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