
Après les réussites des 10 et 18 septembre aura lieu finalement une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle le 2 octobre prochain. Mercredi matin, les directions syndicales ont en effet acté de l’échec de leur « ultimatum » à Lecornu après un long rendez-vous. Les syndicats sont sortis sans « aucune réponse claire » de leur rencontre.
Cette issue est sans surprise pour nous, pas plus que la réaction des directions syndicales parlant d’une « occasion manquée » et appellant à une nouvelle journée de mobilisation isolée et sans perspective. A aucun moment l’intersyndicale cherche à construire l’affrontement face au gouvernement. Les petites pressions ne suffiront pas pour arracher nos revendications. Lecornu qui veut assurer le vote d’un budget d’austérité annoncera quelques mesures symboliques afin d’amuser la galerie. Cette stratégie syndicale repose sur une illusion totale du système capitaliste et de la nature profonde du pourquoi Macron veut appliquer cette politique, ce pourquoi il a été mis en place par le capital: défendre les intérêts du patronat coûte que coûte.
Le Medef quant à lui a compris le danger de la colère conduisant à la mobilisation des travailleurs et envisage de son côté un meeting, le 13 octobre. Il appelle le patronat à se mobiliser. Patrick Martin souhaite que le patronat français prenne la parole pour « rééquilibrer le discours ambiant ». Il dénonce « une sorte de doxa assez malsaine et anxiogène » faisant des actionnaires des personnes « assoiffées de dividendes » et « totalement indifférentes à l’intérêt général et au bien public ». Mais rappelle son opposition au projet de taxe Zucman, « des thèses et théories dangereuses pour nos entreprises ». Et poursuit « Heureusement qu’il y a des actionnaires, il n’y aurait pas d’entreprises sinon ». Le patron du MEDEF oublie et ignore complètement ceux qui produisent les richesses : les travailleurs!
Se mobiliser massivement le 2 octobre :
Les travailleurs avec leurs organisations combatives doivent imposer à l’Intersyndicale un autre plan de bataille. La construction d’un véritable rapport de force, par une grève massive et reconductible, un mouvement qui permette d’arracher nos revendications par les seules méthodes permettant de faire plier le patronat et le gouvernement, celles de la lutte de classes. Celle opposant dans un combat économique et politique le capital et le travail.
En quête d’un accord de non-censure avec les forces politiques et notamment les socialistes, le premier ministre dit qu’il « poursuit les échanges avec les forces politiques en parallèle » et qu’il « présentera le projet global en temps et en heure, en prenant en compte l’ensemble des consultations qu’il a menées ». Le PS semble déjà donner des garanties de non censure. Le RN est dans les manœuvres politiciennes dans un soutien au patronat et donne des gages au capital. On est reparti vers un jeu d’institution Assemblée-Sénat-Matignon de dialogue pour en définitive faire payer la note aux travailleurs !
Se faire craindre du gouvernement et du patronat,
Assez de palabres et de ronds de jambes dont il ne sortira rien pour les travailleurs. On continue ! L’enjeu du 2 octobre sera évidemment d’élargir la grève en s’appuyant sur la combativité exprimée les 10 et 18 septembre et passer à la vitesse supérieure. Un « Aller plus loin » est une volonté qui s’exprime de plus en plus forte :
*Dans l’éducation, le conseil national du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, a voté quasi unanimement un plan d’action, pour faire suite à une grève très suivie dans les collèges et lycées. Considérant le 18 septembre comme « le point de départ d’un puissant mouvement social pour gagner un changement de cap budgétaire », le syndicat enseignant « s’engage à poursuivre la mobilisation en construisant dans les plus brefs délais les conditions pour une grève réussie de plusieurs jours ».
*Les étudiants et lycéens ont appelé à une mobilisation ce jeudi 25 septembre, soutenue par les syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche. Plusieurs manifestations sont prévues dans l’ensemble du pays.
*La question d’ancrer la grève se pose également à la RATP, où la journée de grève du 18 septembre a été particulièrement suivie. Elle se pose aussi à la SNCF et dans le secteur de l’énergie puisqu’un salarié sur trois était en grève.
*Des UD CGT invitent les travailleurs à se mobiliser sans attendre l’intersyndicale…
Tant que les capitalistes détiendront le pouvoir, la société s’acheminera vers le désastre. L’enjeu de la riposte étant de mettre la lutte des classes au centre de l’activité politique afin de combattre l’hégémonie économique et idéologique du capital sur la société en vue de construire une société dans laquelle les hommes et les femmes salariés, les jeunes, les retraités cesseront d’être exploités. Avec le slogan : « Unis contre l’économie de guerre, pour le pain, la paix, la liberté », refusons l’austérité et cette logique de guerre en nous battant pour nos intérêts de classe, en rejetant le capitalisme qui nous exploite. Ouvrons la perspective de renverser le pouvoir aux mains du capital, Cette idée fondamentale doit revenir au centre du combat : abattre le capitalisme tous ensemble afin que ça change.
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