
À Brest (Finistère), environ 3 000 personnes ont défilé, ce jeudi 2 octobre 2025. Dans une ambiance bon enfant, le cortège, qui a emprunté un trajet inhabituel, se mobilisait notamment pour dénoncer « les inégalités qui explosent ».
Par Michaël LOUEDEC
Près de 10 000 manifestants le 18 septembre 2025 dans les rues de Brest (Finistère), contre seulement un peu plus de 3 000, ce jeudi. Comme un peu partout ailleurs, la mobilisation faiblit de manière évidente.
« Conditions de travail qui se dégradent »
Le mot d’ordre, pourtant, est sensiblement le même qu’il y a deux semaines : « Ras-le bol de la politique antisociale », dénonce par exemple l’intersyndicale, dans la prise de parole servant de préambule à la manifestation, place de la Liberté. Faute de gouvernement à faire tomber, les personnes présentes dénoncent aussi « les différentes mesures budgétaires d’une brutalité sans précédent », les « inégalités qui explosent » ou les « conditions de travail qui se dégradent ».
Localement, l’apparition violente de l’extrême droite, depuis quelques semaines, suscite aussi des inquiétudes : « Au regard des agressions qui ont eu lieu dernièrement, nous réaffirmons que nous ne laisserons jamais les propagateurs de la haine raciste se mêler à nos mobilisations ! Il n’y aura jamais d’unité d’action avec celles et ceux qui tentent de nous diviser. »
« Si on avait su ça avant… »
Aucun incident n’est toutefois à déplorer à ce niveau-là, aucun groupe apparenté à l’extrême droite ne s’étant manifesté aux abords du cortège. Cortège qui, par ailleurs, a emprunté un bien étrange chemin. Ce jeudi, exit le traditionnel Liberté-Jaurès-Siam-Liberté. Place au Liberté – Capucins en ligne droite.
Un choix qui n’a pas manqué de surprendre quelques-uns. « Si on avait su ça avant, on se serait garé autrement », glissent deux manifestantes, venues de la rive droite pour se garer rive gauche. Et qui, sur le pont de Recouvrance, se demande toujours jusqu’où file le cortège.
« Ce n’est pas commode, glisse un vieux routard des manifestations brestoises. On va perdre du monde avant le pont, les gens aiment bien faire une boucle. » D’autres, sont plus pragmatiques : « Ça permet de visiter, de voir autre chose. Ça change. » Aucune explication n’a été avancée concernant ce changement de trajet. Si ce n’est qu’il serait plus simple d’organiser une AG post-manifestation aux Capucins. Moyennement convaincant.
L’Internationale dans le téléphérique
D’autant qu’il faut s’y rendre aux Capucins ! Et, en tête de cortège, on n’avait certainement pas prévu les travaux en cours, à quelques mètres de l’entrée, rue Maissin. Ce qui a valu un détour par les arrêts de tram Mac Orlan et Saint-Exupery, avant de redescendre vers la rue du Carpon. Le tout dans la bonne humeur.
Sans trajet retour, chacun s’est débrouillé par ses propres moyens pour rentrer. Le téléphérique a connu une heure de grande affluence (même s’il n’est pas certain que tout le monde ait bien composté son ticket) et on y a même entendu chanter l’Internationale ! Une scène pas banale de plus, dans une matinée brestoise bien étonnante !
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