En 1984, onze Compagnons de la Libération, et deux personnalités de l’île de Sein s’associaient pour créer cette structure mémorielle, qui devait porter le témoignage de la participation finistérienne à la libération de la France. 40 ans plus tard, la flamme de la Résistance risque-t-elle de s’éteindre ?
Pour célébrer le 40e anniversaire de sa création, le Mémorial des Finistériens 1939-1946, basé au fort Montbarey, à Brest (Finistère), organise, samedi 18 mai, à 16 h, une cérémonie publique pour honorer la mémoire de ses membres fondateurs. À cette occasion, deux plaques seront dévoilées : l’une portera leurs noms, tandis que la seconde rendra hommage aux compagnons de la Libération, nés ou inhumés dans le Finistère.
Initialement présidée par le compagnon de la Libération Charles Le Goasguen, l’équipe du mémorial avait mené un travail pharaonique à l’heure où internet n’existait pas. Pour marquer le 40e anniversaire de la Libération, ils étaient parvenus à recenser et inscrire, dans ce fort du XVIIIe siècle, plus de 10 000 noms de victimes civiles et militaires finistériennes de la Seconde Guerre mondiale. Mais en quatre décennies d’existence, et malgré l’aide précieuse des services de la ville, les affres du temps font leur office.
Une fermeture possible ?
Si la volonté anime toujours l’équipe de bénévoles qui s’évertue tout au long de l’année à ouvrir et entretenir le site, de sérieuses difficultés s’accumulent, faisant planer une ombre menaçante sur l’avenir du mémorial. Avec un accès impacté par le tramway, une végétation luxuriante qui s’infiltre et fait souffrir les remparts, une humidité presque incontrôlable réduisant les espaces d’exposition, la baisse des subventions et des soutiens politiques, un site dont la dépollution pyrotechnique reste incertaine et la complexité d’une gestion du bâti par plusieurs administrations, l’optimisme n’est pas au beau fixe.
Tranquillement mais sûrement, le Mémorial des Finistériens périclite et il est à craindre que l’association doive fermer au public, pour se concentrer sur l’unique gestion des fonds documentaires et matériels, avec cependant quelques ouvertures aux dates en lien avec la Seconde Guerre mondiale ou des fêtes du patrimoine.
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Une réflexion posée à contrecœur par la présidente, qui depuis près de dix ans est à la tête de la structure. Il faut réfléchir à des solutions, éventuellement délocaliser pour plus d’attractivité, mettre des moyens pour que le mémorial soit sain et légitime. En attendant, l’équipe ne baisse pas les bras et prépare un ouvrage qui sortira cette année sur la vie du site.
La sauvegarde du char Churchill Mark VII Crocodile (Lance-Flamme) est également engagée, pour 40 000 € de travaux, afin de le rendre rutilant pour les commémorations du 80e anniversaire de la Libération, en septembre prochain.
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