À Châteaulin, pour les futurs paysans, « le nerf de la guerre, c’est l’accès au foncier » ( LT.fr – 14/03/23 )

Yann Paulet (à gauche) et Yannick Jestin sont les coprésidents de la Coopérative d’installation en agriculture paysanne du Finistère. Cette association accompagne les futurs agriculteurs pour s’implan
Yann Paulet (à gauche) et Yannick Jestin sont les coprésidents de la Coopérative d’installation en agriculture paysanne du Finistère. Cette association accompagne les futurs agriculteurs pour s’implanter dans le territoire grâce à une formation d’un an. (Le Télégramme/Carole Le Goff)

Tous deux coprésidents de la Coopérative d’installation en agriculture paysanne (Ciap29), Yannick Jestin et Yann Paulet, assistent les futurs paysans dans l’aboutissement de leurs projets agricoles, malgré les difficultés d’obtention de terres dans le Finistère.

Qu’est-ce que la Coopérative d’installation en agriculture paysanne du Finistère ?

Yannick Jestin, coprésident de la Ciap29 et président du Gab29 (Groupement des agricultrices et agriculteurs biologiques du Finistère) : « La Ciap29 est une association qui vise à accompagner les gens à entrer dans le monde agricole et à se former. Elle regroupe plusieurs organismes : le Gab 29, le Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (Civam), la Confédération paysanneChrysalideTerre de liens et le Parc naturel régional d’Armorique. Il existe des Ciap29 dans les quatre départements bretons »

Combien de personnes en bénéficient ?

« On compte douze stagiaires, financés par la Région ou Pôle emploi, et c’est notre troisième session de formation. On cible majoritairement un public « Nima », c’est-à-dire, non issu du milieu agricole, mais qui a déjà réfléchi à un projet. Ce sont des gens qui ont plus de 30 ans majoritairement, qui sont en reconversion et qui ont au moins un niveau agricole niveau bac et un minimum d’expériences dans le métier ».

Que font les stagiaires pendant un an ?

Yann Paulet, coprésident de la Ciap29 et référent installation formation du Civam : « Ils suivent dix journées de formation sur comment construire son plan d’entreprise, comment fonctionne l’attribution des terres, sur leurs attentes en termes de salaire… Le reste du temps, ils effectuent un an de stage auprès de paysans référents. Ils passent une saison complète dans une ferme pour identifier les atouts et contraintes du métier ».

Dans le Nord-Finistère, où les terres sont réputées très bonnes, on est à 12 000 ou 15 000 € l’hectare.

Quel est le plus dur aujourd’hui pour de futurs agriculteurs ?

« Le nerf de la guerre, c’est l’accès au foncier, à cause de la taille des fermes et du prix qui est demandé. Les prix varient selon où on se place. En Sud-Finistère, on est à environ 5 000 ou 6 000 € l’hectare alors que quand on va dans les terres ou le Nord-Finistère, où il y a une grosse pression parce que les terres sont réputées très bonnes, on est à 12 000 ou 15 000 € l’hectare. L’autre solution, c’est la location, très courante dans le milieu agricole. Beaucoup d’agriculteurs-éleveurs produisent sur des terres dont une partie est achetée et une partie en location ».

Quel est alors le rôle de la Ciap29 ?

Yann Paulet : « La Ciap29 n’a pas les moyens de pression pour débloquer du foncier. On ne peut faire que du réseau, faire se rencontrer des futurs agriculteurs et des agriculteurs déjà en place. Par ces rencontres, ils peuvent tisser des liens et trouver du foncier par le bouche-à-oreille ».

Yannick Jestin : « Mais on aimerait que la Ciap29 soit reconnue. Parce qu’un porteur de projet qui est passé par la Ciap29, il a un plan qui est solide parce qu’il a eu cette réflexion supplémentaire d’un an auprès d’autres agriculteurs et qu’il a créé un réseau local. Pour certains qui ne passent pas par la Ciap, on voit bien que le projet est parfois moins abouti, et qu’au bout de quelques années, leur entreprise disparaît ».

Auteur : Propos recueillis par Carole Le Goff

Source : À Châteaulin, pour les futurs paysans, « le nerf de la guerre, c’est l’accès au foncier » – Châteaulin – Le Télégramme (letelegramme.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *