À Nantes, 70 ans après sa mort, les syndicats rendent hommage à Jean Rigollet (OF.fr-19/08/25)

Les représentants de la CGT 44, Force Ouvrière 44, Solidaires 44 et la Fédération syndicale unitaire 44 (FSU) ont déposé, ce mardi, une gerbe de fleurs rouges et blanches devant la plaque commémorant la mort, le 19 août 1955, de Jean Rigollet. | OUEST-FRANCE

Les « héritiers des grévistes de 1955 » se sont retrouvés ce mardi19 août près du Cours des 50 Otages, à Nantes (Loire-Atlantique), pour commémorer les 70 ans de la mort de Jean Rigollet, un jeune maçon tué par un CRS.

Par Zoé FRASLIN.

ls étaient une trentaine, ce 19 août à Nantes, réunis pour commémorer la mort de Jean Rigollet, survenue 70 ans plus tôt. Maçon saint-nazairien de 24 ans, il s’était déplacé à Nantes à l’occasion des grèves de 1955, un conflit social et syndical pour la hausse des salaires ouvriers. Ce jour-là, la tension monte entre les manifestants et les CRS. L’un d’entre eux tire. Jean Rigollet s’écroule, mortellement blessé.

Devant la plaque commémorative installée, en 2007, par la Ville de Nantes, Stéphane Carreca, représentant de la CGT 44, fustige : Cet épisode résonne aujourd’hui, alors que depuis plusieurs années continue de sévir une forte répression des mouvements sociaux par le pouvoir. D’où l’importance, pour les quatre syndicats présents — la CGT 44, Force Ouvrière 44, Solidaires et la Fédération syndicale unitaire (FSU) — de faire perdurer la mémoire de Jean Rigollet, même en petit comité. La cérémonie a également compté la présence de Thibaut Guiné, élu du quartier centre-ville.

L’État reconnu coupable

Sa mort est la preuve qu’un État en difficulté aura recours à la violence et l’intimidation pour faire taire ses opposants , complète Bernard Valin, cosecrétaire de la FSU. Et ce sont toujours les mêmes qui en paient le prix fort.Dans les semaines qui suivirent la mort du jeune maçon, syndicats et patronat sont finalement parvenus à un accord. L’État a été également reconnu coupable, et condamné en 1958 à verser 100 000 francs de dommages et intérêts aux parents de Jean Rigollet.

Les syndicats nantais sont les héritiers des grévistes de 1955 , comme le souligne Jean Brunacci, secrétaire général de Solidaires 44 et ancien soixante-huitard. Depuis ces évènements à Nantes, ils ne déclarent plus leurs manifestations à la préfecture, une spécificité locale. Autre héritage : une rue Jean-Rigollet existe à Bouguenais, témoignage que le passé ouvrier de la métropole trouve encore sa place dans le patrimoine.

__________________________________________________________________________________________________________

Lu sur le site de l’Union Départementale CGT de Loire-Atlantique

Le 19 août 1955 Jean Rigollet, manifestant de 24 ans, était tué par un policier à Nantes

(….) Le 18 août 1955, le patronat avait lancé des lock out, ne voulant pas appliquer un premier accord obtenu par les grévistes le 17 août.

Le 19 août les grévistes vont manifester devant la Préfecture pour exiger la libération de leurs camarades arrêtés la veille puis devant la maison d’arrêt, dans laquelle ils essaient de pénétrer.

En fin de journée vers 19H Source30 les manifestants sont au niveau du cours des 50 Otages.

C’est à ce moment là qu’un CRS tire et que Jean RIGOLLET est mortellement blessé.

Une photographe de la Vie Ouvrière est présente, qui prend la photo du corps.

Des militants CGT s’organisent pour exfiltrer la journaliste, poursuivie par la police qui veulent récupérer la photo.

Elle est mise à l’abri à la Poste, où la photo peut être transférée au journal.

C’est ainsi que paraît le numéro 573 du journal de la CGT, titré « Pour eux, la vie d’un ouvrier maçon vaut moins qu’un billet de banque. », illustrée par la photo de Jean RIGOLLET prise juste après sa mort