« Un succès » pour le député de gauche d’Ille-et-Vilaine Tristan Lahais, une « prise d’otage » selon l’élu d’opposition de Rennes Charles Compagnon (Horizons) : sans surprise, l’analyse politique du mouvement du 10 septembre « Bloquons tout » donne lieu à des commentaires politiques très contrastés.
La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, qui disait récemment partager « le ras-le-bol exprimé par une partie de la population et comprendre la colère», rappelait également que « la violence et les débordements sont antidémocratiques». En cette fin de journée de mobilisation, elle dénonce « des débordements inadmissibles, notamment l’incendie volontaire d’un bus du Star qui heureusement ne transportait pas de voyageurs, et des heurts avec les forces de l’ordre.» Elle apporte son soutien « à celles et ceux qui ont subi ces actes inadmissibles», précisant qu’une plainte va être déposée.
« Alors même que la manifestation qui a réuni des milliers de manifestants dans le centre de Rennes s’est déroulée dans le calme, des groupes violents ont cherché l’affrontement et ont tenté de commettre des dégradations. Je salue les forces de sécurité et de secours ainsi que l’ensemble des agents publics pour leur mobilisation.»
En campagne pour les élections municipales à Rennes, Charles Compagnon (Horizons, parti d’Édouard Philippe), lui n’a guère appréciécet « appel à tout bloquer » du 10 septembre. Un mouvement noyauté selon lui par la France insoumise et l’ultragauche, « pour détourner cette colère légitime vers le chaos. […] Aujourd’hui, nos places et nos rues sont à nouveau abîmées et, avec elles, l’image de notre ville. Rennes, encore une fois, apparaît dans les médias non pas pour son rayonnement et son dynamisme, mais en tête des villes les plus impactées par la violence lors de ces manifestations ». Et de regretter que « des milliers de nos concitoyens, travailleurs, familles, étudiants, soient pris en otages ».
« L’expression d’une demande de justice »
Le député d’Ille-et-Vilaine Tristan Lahais, du parti Génération.s, préfère à l’inverse saluer le succès de la mobilisation à Rennes (15 000 personnes). Il y voit là « l’expression d’une demande de justice, notamment fiscale, qui doit être entendue, au risque que les mêmes causes ne reproduisent rapidement les mêmes conséquences à l’Assemblée nationale ».
Pour l’élu, la nomination de Sébastien Lecornu comme premier Ministre, très proche du président de la République, est un « entêtement coupable » et « dangereux pour la démocratie » qui « risque d’attiser la colère légitime de celles et ceux qui souffrent de politiques injustes ».
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