
Rassemblements, déambulations, tables rondes et spectacles vivants : le monde associatif se mobilise ce samedi (11 octobre), dans toute la France. Avec comme mot d’ordre « Ça ne tient plus ! », les associations veulent alerter sur la baisse des financements et les grandes difficultés vécues par une grande partie d’entre elles.
Par Dolorès CHARLES
Déjà fragilisées par le covid et l’inflation, les associations se retrouvent prises en étau entre la baisse des subventions d’Etat et des collectivités locales. Elles se mobiliseront donc ce samedi partout en France, sous forme de rassemblements principalement en Bretagne et Pays de la loire (*).
Les associations prises en étau
Les conséquences concrètes s’accélèrent, selon l’explique Thierry Abaléa, président du Mouvement associatif de Bretagne : « on assiste à des fermetures d’associations, à des réductions importantes d’activités. Un tiers des associations en France n’ont pas de visibilité financière au-delà de trois mois, et ne savent pas ce qu’elles seront devenues dans les trois mois qui viennent. Cela oblige les associations et en premier lieu les bénévoles à prendre des dispositions, soit de réduire l’activité, soit de licencier quand elles ont des salariés associatifs, soit de mettre la clé sous la porte. Les bénévoles sont profondément découragés. »Thierry Abaléa, président du Mouvement associatif de Bretagne
Samedi, les associations veulent aller à la rencontre des citoyens pour rappeler l’importance des réseaux associatifs, et faire prendre conscience des conséquences à venir pour le quotidien de tous : « Si ça ne tient plus, un certain nombre de services proposés par les associations vont disparaître. La majorité des crèches pour jeunes enfants est gérée par des associations. Quand on veut pratiquer une activité sportive, on s’adresse à une association. Quand on veut bénéficier d’une activité culturelle et participer à un festival, c’est largement porté par des associations.
C’est tout ce tissu social qui est en train de se dégrader pour ne pas dire de disparaître.
Il n’y a pas un champ de la vie quotidienne qui échappe à l’attention du monde associatif parce que derrière les associations, il y a des citoyens engagés. C’est tout ce tissu social qui est en train de se dégrader pour ne pas dire de disparaître. Imaginer une ville, une commune, un quartier sans associations, c’est des territoires morts… »
Tous les domaines sont concernés : le sport, la culture, la santé. Y compris la solidarité, où ces difficultés risquent d’impacter les publics les plus précaires, comme le souligne Thierry Abaléa. « Ce réseau d’acteurs de la solidarité a fait une enquête et une association sur deux de ce champ-là a vu sa situation financière se dégrader et une sur 4 déclare être menacée de disparition à très court terme. Les gens qui ont recours aujourd’hui à l’aide alimentaire, le nombre de personnes à la rue y compris d’enfants ne cesse d’augmenter, et dans le même temps, une association sur 4 qui intervient sur ce champ-là, un peu abandonnée par les pouvoirs publics, se voit menacée de disparaître. »
Pas un centime de moins en 2026 dans le budget aux associations
Cette mobilisation porte plusieurs revendications, au moment où la préparation du budget 2026 de la France devrait reprendre : « on a déjà souffert en 2025 et apporté une contribution à l’effort budgétaire demandé et on ne peut plus faire plus, donc pas un centime de moins en 2026 dans le budget aux associations.
Par ailleurs, on demande aussi à ce que la subvention soit le mode de relation financière privilégiée entre les pouvoirs publics et le monde associatif et non pas les appels à projets, la mise en concurrence des associations entre elles et que dans la subvention, la convention pluriannuelle, c’est-à-dire l’engagement de la collectivité sur plusieurs années, soit aussi le mode normal. C’est la seule condition pour que les associations aient une visibilité à moyen terme et à long terme de leurs activités, et de leurs emplois. »
En France, les associations emploient plus de 1 800 000 salariés, près de 9% des salariés du privé… et 150 00 emplois seraient menacés à brève échéance.
(*) Un rassemblement est prévu ce samedi à 10h30 à Quimper (devant l’hôtel de ville), 10h30 à Morlaix (au départ de la MJC), 11h à Rennes (au marché des Lices), 11h à Paimpol (place de la République), ou à 11h30 à Laval (place du 11 novembre).
A Lorient, un banquet citoyen se tiendra samedi midi devant la mairie et à Nantes, une déambulation aura lieu à partir de 15h, au départ du miroir d’eau.
A Brest, les associations vont profiter du Forum de l’engagement et du bénévolat, aux Ateliers des Capucins, de 11h à 17h, et un fest noz est organisé à Douarnenez.
Tout le détail sur le site canetientplus.org
°°°
Source: https://hitwest.ouest-france.fr/ca-ne-tient-plus-le-tissu-associatif-se-degrade-partout-dans-l-ouest
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/ca-ne-tient-plus-le-tissu-associatif-se-degrade-partout-dans-louest-hitwest-10-10-25/