
Environ 200 personnes se sont réunies, jeudi 5 juin, à Brest, pour demander l’abrogation de la réforme des retraites. Au même moment, à Paris, le vote réclamé de longue date par les opposants avait lieu à l’Assemblée. Vote d’une portée toutefois très symbolique, s’agissant d’une résolution.
Par Delphine VAN HAUWAERT.
Quelque 200 personnes se sont rassemblées, jeudi 5 juin 2025, rue Frézier, à Brest (Finistère), à l’appel des organisations syndicales CGT et FSU, selon un mot d’ordre national. Objectif : dire, une nouvelle fois, toute leur opposition à la réforme des retraites, et le report, à 64 ans, de l’âge légal de départ.
Ce n’était clairement pas la mobilisation des grands jours – la manifestation envisagée n’a d’ailleurs pas eu lieu -, mais la détermination des militants reste intacte, pour demander, selon les termes de Stéphane Riou, du bureau de l’union locale CGT, l’abrogation « d’une réforme injuste et injustifiée ».
D’autant que ce même jour, un vote à l’Assemblée avait lieu en ce sens. D’une portée symbolique, cette résolution ne devrait pas être suivie par le gouvernement, mais pour ses détracteurs, l’occasion était trop belle. « On a dépensé tellement d’énergie à lutter contre cette réforme qu’on ne pouvait pas ne pas être là, exprime un dirigeant CGT local (souhaitant garder l’anonymat en raison de sa profession). D’autant qu’on demandait depuis très longtemps un vote à l’Assemblée qui n’a jamais eu lieu, pour cause de 49.3. »
« On n’a pas l’habitude de capituler »
Et de citer un récent sondage Ifop, selon lequel 73 % des salariés sont pour l’abrogation de la réforme. « Je travaille à Naval group. Les gens ne vont pas aller dans un sous-marin jusqu’à 60 ans. Certains sont déjà cassés à 54 ans. Donc au lieu de taper dans la caisse des retraites, on tapera dans celle de l’invalidité, une autre branche de la sécurité sociale… »
« 64 ans, pour des gens usés par le travail, ce n’est pas possible », abonde Anne, une militante, qui s’inquiète en particulier pour les femmes, « dont beaucoup ont travaillé à mi-temps ». Cette retraitée se dit « désespérée » par la situation sociale actuelle. « Dans notre vie de militantes, dans nos luttes, on a eu beaucoup d’avancées. Depuis l’époque Sarkozy, c’est fini. On n’a jamais vu autant de monde dans la rue que pour les retraites, et pourtant, il ne se passe rien ! »
L’espoir perdure, pourtant. « C’est vrai qu’il devient difficile de mobiliser sur ce sujet, mais on n’a pas l’habitude de capituler », glisse le membre de l’union locale CGT, rejoint par son collègue, Stéphane Riou, qui promet une poursuite du combat.
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