« Cette décision est très décevante » : la validation du plan de restructuration de la dette d’Altice France intégrant SFR suscite la colère des syndicat (H.fr-4/08/25)

Les syndicats redoutent un démantèlement de SFR après la validation du plan de restructuration de la dette d’Altice France. © KERMALO/REA

Le tribunal des affaires économiques de Paris a validé le plan de restructuration de la dette d’Altice France, maison mère de SFR. Une décision allant à l’encontre des réquisitions du ministère public, qui avait demandé l’exclusion de l’opérateur, suivant les observations des syndicats, qui craignent une vente à la découpe de l’opérateur.

Mathilde TEXIER.

Altice France, maison mère de SFR, est fixée sur son sort. Le Tribunal des activités économiques de Paris a intégralement validé le plan de restructuration de la dette du groupe détenu par Patrick Drahi. Adepte du LBO, (leveraged buy-out), ou « rachat par endettement », le milliardaire a endetté Altice France à hauteur de 24 milliards d’euros.

Un accord avait été trouvé avec ses créanciers :  : une réduction de 8,6 milliards d’euros de sa dette, pour la faire passer à 15,5 milliards d’euros, en échange de 45 % du capital du groupe.

La justice confirme l’intégration de SFR à la dette d’Altice

Lors de la dernière audience au tribunal des activités économiques, mardi 22 juillet, le Procureur de la République avait requis l’adoption du plan de restructuration à l’exception de trois sociétés de l’opérateur SFR : SFR SA, SFR Fibre et Completel. Une réquisition allant dans le sens des observations des élus du personnel au CSE central de l’opérateur.

Selon les syndicats, rien ne justifie de faire reposer la dette d’Altice France sur SFR, une entreprise rentable. Ces réquisitions n’ont finalement pas été suivies d’effet, un coup dur pour les syndicats.

« Cette décision est très décevante. Cela revient à valider toutes les fautes et erreurs de gestion qui ont eu lieu durant toutes ces années », considère Olivier Lelong, délégué syndical central CFDT chez SFR. 

« Projet de dépeçage de SFR »

La crainte principale : que cette décision favorise une vente à la découpe de l’opérateur. Mardi 29 juillet, Christel Heydemann, directrice générale d’Orange a affirmé que la restructuration de la dette d’Altice France était une « condition préalable » à une possible consolidation du marché des télécoms, soit le passage de quatre à trois opérateurs.

Une déclaration qui a fini de convaincre Olivier Lelong que « ce plan de restructuration est consubstantiel au projet du dépeçage de SFR ». En cas de consolidation du marché des télécoms, les syndicats redoutent en effet la création massive de postes doublons.

« Tous les emplois ne disparaitront pas, mais il y aura une vraie casse sociale », avertit Zia Gulraiz, secrétaire UNSA du CSE central de l’US SFR. Arthur Dreyfuss, le PDG d’Altice France, a assuré qu’aucun processus de vente n’est en cours et qu’« aucune offre, pas même indicative et sans valeur, n’a été reçue à date ». 

De son côté, le directeur financier d’Orange, Laurent Martinez a assuré qu’« Il y a évidemment des discussions préliminaires entre les opérateurs », lors des résultats semestriels de son groupe. Plusieurs syndicats de SFR envisagent de faire appel de la décision du tribunal des activités économiques de Paris. 

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Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/altice-media/cette-decision-est-tres-decevante-la-validation-du-plan-de-restructuration-de-la-dette-daltice-france-integrant-sfr-suscite-la-colere-des-syndicats

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