Début juin 2025, lors de la dernière permanence de l’association Passé Composé, à Bannalec (Finistère), un éclairage inédit a été apporté sur un pan méconnu de l’histoire locale : le rôle des femmes dans la Résistance en Sud Finistère.
Philippe Juza, secrétaire de l’association Passé Composé, a présenté, début juin 2025, lors de leur permanence, à Bannalec (Finistère), les résultats d’un travail minutieux de recherches historiques mené sur le territoire du pays d’Aven Duig, dans le sud du Finistère (secteur de Bannalec, Rosporden, Scaër, Quimperlé, Pont-Aven).
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Ce travail aboutit aujourd’hui à la publication en ligne d’une étude intitulée Bretonnes et résistantes dans le pays d’Aven Duig, consultable sur le site www.passecomposebannalec.fr. Cette publication recense une vingtaine de femmes engagées dans la lutte contre l’occupant nazi, trop souvent reléguées aux marges de l’histoire. Ces femmes ont été des actrices majeures de la Résistance dès les premiers mois de l’Occupation, mais leur engagement a longtemps été banalisé, minimisé, voire oublié
, souligne Philippe Juza.
Une mémoire longtemps occultée
En Bretagne comme ailleurs, le rôle des femmes dans la Résistance reste encore peu connu. Engagées dès 1940, souvent sans soutien, elles prenaient tous les risques pour s’opposer au régime nazi : hébergement de maquisards, fabrication de faux papiers, transport d’armes ou de tracts, organisation de filières d’évasion…
Elles œuvraient dans l’ombre, sous pseudonymes, loin de la reconnaissance réservée aux hommes. Inspirées des travaux d’Isabelle Le Boulanger, notamment son ouvrage Bretonnes et Résistantes, les recherches de Philippe Juza contribuent à réhabiliter ces figures de courage et de discrétion.
Le destin de Francine Massé, résistante scaëroise
Parmi les figures emblématiques recensées dans cette étude, Francine Massé, née à Bannalec en 1918, incarne l’engagement total. Mariée à Christophe Poulichet, elle entre très tôt dans la lutte. Ouvrière papetière, militante CGT et membre du PCF dès les années 1930, elle poursuit la lutte sous l’occupation »,
raconte Philippe Juza. Alors que son mari est prisonnier de guerre, Francine s’engage dans les réseaux de la Résistance communiste dans la région de Scaër.
Elle distribue tracts et journaux clandestins, héberge des résistants, organise des dépôts d’armes et assure des liaisons. Par son courage et sa ténacité, elle a contribué concrètement à l’effort de libération. Décédée en 2014 à l’âge de 95 ans, elle n’avait jamais revendiqué son rôle, à l’image de tant d’autres femmes de l’ombre.
L’association propose des permanences les premiers samedis de chaque mois.
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