Des représentants du syndicat de police Un1té ont distribué des tracts mercredi 8 octobre devant la gare de Brest, comme dans une cinquantaine de villes en France. Ils alertent sur la crise profonde de la filière investigation. Dans tous les commissariats, les enquêteurs croulent sous les dossiers.
Par Nicolas OLIVIER.
« Victime abandonnée, et si c’était vous ? », interpelle le syndicat Unité (FO) dans un tract distribué aux passants mercredi matin à la sortie de la gare de Brest. Cette action nationale, prévue depuis plusieurs mois, est menée simultanément dans une cinquantaine de villes. Car le problème qui touche la filière investigation de la Police nationale n’épargne aucun commissariat.
« On a 3 millions de procédures judiciaires en attente de traitement, on ne peut pas donner de réponse aux victimes, donc ce sont les gens qui en pâtissent », s’indigne Jérôme Hamon, secrétaire départemental d’Un1té. Ces dossiers en souffrance sont de plus en plus souvent classés sans suite faute de moyens, révèle-t-il.
Il faudrait au moins 2.000 enquêteurs de plus
Le premier syndicat de police dans le Finistère réclame des mesures urgentes. « On demande déjà 2.000 fonctionnaires au plan national, ça paraît énorme mais c’est ce qu’il nous faut pour que les procédures soient traitées dans les temps. Et on demande aussi que les outils informatiques et techniques, qui sont devenus obsolètes, soient renouvelés en urgence. »
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau avait pourtant fait des promesses en avril pour améliorer la situation de la filière investigation, mais les fonctionnaires de police ne voient toujours rien venir. « Des primes étaient annoncées, elles ne sont toujours pas là. Les horaires variables non plus. Ça devient inquiétant pour la police mais surtout pour les victimes », constate Jérôme Hamon. « Sans enquête, pas de justice. Sans justice, le chaos menace », conclut le tract.
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