Éducation : l’intersyndicale appelle à la grève pour que les élèves de lycée professionnel ne soient pas que « de la main-d’œuvre bon marché » (huma.fr-14/10/25)

Pour alerter sur la mainmise des entreprises dans le secteur de l’enseignement professionnel, l’intersyndicale de la voie professionnelle appelle à la grève et à la manifestation à partir de mardi 14 octobre.© ANDBZ/ABACA

L’intersyndicale (FSU, CGT Éduc’action, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, SNALC, SUD éducation, CNT-FTE) appelle à la grève et à la manifestation dans les lycées professionnels, mardi 14 octobre, pour alerter sur la mainmise des entreprises sur l’éducation. De l’utilisation des élèves comme une main-d’œuvre remplaçable à la réduction des heures de cours, les syndicats appellent au lancement d’un « plan d’urgence ».

Par Tom DEMARS-GRANJA.

Élèves comme professeurs en lycées professionnels subissent les réformes libérales imposées par les gouvernements macronistes successifs. Entre avril et juillet 2025, un apprenti de 15 ans, un élève de 16 ans de seconde GT en « séquence d’observation », deux lycéens de l’enseignement agricole et un lycéen de bac pro de 17 ans sont morts suite à leurs passages en entreprise. Depuis 2017, plus de 15 000 élèves sont passés par la filière alors même que le corps enseignant accusé une baisse de 1 200 postes. Les heures de cours ont, elles, diminué de 16 % sur la même période.

Face à cette situation, l’intersyndicale de la voie professionnelle (FSU, CGT Éduc’action, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, SNALC, SUD éducation, CNT-FTE) appelle à la grève et à la manifestation à partir de ce mardi 14 octobre. « Le manque de moyens (postes, budgets…) et les réformes qui s’accumulent empêchent les personnels d’effectuer correctement leur travail : former et permettre à nos élèves de s’émanciper », fustigent les syndicats signataires de l’appel.

Les lycées professionnels livrés au monde économique

Suppression de semaines de cours, désorganisation des établissements impactant les classes des autres niveaux, absentéisme… La réforme datant de fin 2023, portée par la ministre déléguée à la Formation et à l’Enseignement professionnels de l‘époque, Carole Grandjean, est pointée du doigt. La nouvelle organisation de l’année scolaire est depuis divisée en un tronc commun de 22 semaines de cours et six semaines de stage.

Un « parcours spécialisé » s’active quant à lui à partir de juin pour les élèves. Ces derniers peuvent choisir entre six semaines de stage supplémentaires ou six semaines de préparation pour ceux qui s’orienteraient vers des études post-bac. Cette nouvelle mouture aura amené à une perte de 87 heures de cours sur l’année.

« Si la diminution drastique des heures disciplinaires, l’appauvrissement des contenus de formation, et le développement de l’apprentissage, se sont poursuivis, la réforme Macron va plus loin car elle livre, sur un plateau, les lycées professionnels au monde économique », dénonce la CGT Éduc’action.

Le syndicat accuse ainsi la Macronie de livrer les élèves à la course mortifère de rentabilité, « dans laquelle stagiaires et apprentis ne sont vus que comme de la main-d’œuvre bon marché ». L’entreprise devient alors le centre autour duquel gravite la formation initiale. « C’est un mythe car l’entreprise n’est pas un lieu adapté, estime la CGT. La mort de plusieurs élèves lors des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) le démontre. »

L’intersyndicale appuie ce point de vue : « Un accompagnement des académies n’y changera rien. Les effets délétères de la réforme seront les mêmes. » Avec cet appel à la grève et à la manifestation, les organisations syndicales espèrent peser sur une possible refonte de la réforme des lycées professionnels. Ces dernières exigent notamment « un plan d’urgence ».

Celui-ci permettrait de plancher sur l’abrogation du parcours dit « en Y » (pour le choix à réaliser à partir de juin), le dégagement d’heures supplémentaires pour les professeurs, ainsi que l’ouverture de CAP et de bac professionnels « sans conditions d’autres fermetures ». Afin de financer ces changements structurels, l’intersyndicale demande qu’un budget d’un milliard d’euros soit alloué… soit « 0,5 % des aides publiques aux grandes entreprises ».

°°°

Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/greves/les-stagiaires-et-apprentis-ne-sont-vus-que-comme-de-la-main-doeuvre-bon-marche-lintersyndicale-appelle-a-la-greve-pour-sauver-les-lycees-professionnel

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/education-lintersyndicale-appelle-a-la-greve-pour-que-les-eleves-de-lycee-professionnel-ne-soient-pas-que-de-la-main-doeuvre-bon-marche-huma-fr-14-10/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *