
Toujours pas de gouvernement, au 20h de France2 Lecornu est venu expliquer que les négociations continuent. Macron nommera un nouveau Premier ministre dans les 48h, le projet de budget doit être déposé à l’assemblée lundi… Les discussions entre les partis continuent afin de trouver une issue favorable aux intérêts du capital. Mercredi, après une journée de rendez-vous avec Lecornu, le PS, EELV, LR, PCF sont prêts à trouver une issue pour sauver la mise à une combinaison politique épuisée par les luttes sociales.
Les manœuvres vont bon train : une éventuelle « suspension » de la réforme des retraites, ne pas avoir recours au 49.3 permettent d’ouvrir des négociations sur le dos des travailleurs. Macron s’accroche au pouvoir en tentant de former un nouveau gouvernement de « centre » ou de techniciens , soutenu par LR et le PS sur la base d’une forme « d’accord de non-censure ». Le Parti socialiste multiplie les gages. Olivier Faure allant jusqu’à évoquer la possibilité de gouverner aux côtés de Sébastien Lecornu et Jean-Noël Barrot. Fabien Roussel du PCF était aussi sur cette ligne…
Dans ce flou où les alliances se dessinent, une chose est sûre : poursuivre l’austérité, la militarisation et les offensives contre les travailleurs. L’annonce d’une possible « suspension de la réforme des retraites » ne doit donner lieu à aucune illusion. Interrogé sur le coût de la mesure Lecornu a d’ailleurs été clair : « ça dépend ce qu’on suspend et combien de temps. » L’heure n’est ni à donner du temps à Macron, comme le font les confédérations syndicales, ni à appeler à élire un nouveau président, tel que le souhaite Jean-Luc Mélenchon, option plébiscitée par Edouard Philippe. Une alliance pourrait se concrétiser à l’issue d’une dissolution ou après la présidentielle de 2027 entre LR et RN. Bruno Retailleau ex ministre de l’intérieur et président de LR dit : « à ses yeux, un gouvernement socialiste serait intolérable, mais un gouvernement RN tout à fait acceptable ». Jordan Bardella a été reçu par Nicolas Sarkozy, ce dernier a souhaité que Marine Le Pen puisse concourir à la présidentielle, l’ancien chef de l’État a expliqué dans « Le Figaro » : « le RN est un parti comme un autre, tout à fait républicain et qu’il peut parfaitement remporter les législatives à l’issue de la dissolution qu’il appelle de ses vœux ». Le choix du RN vient de loin, c’est clairement celui des classes dirigeantes pour imposer aux travailleurs une longue période d’austérité. Le capital cherche donc une solution favorable pour ses intérêts. Dans plusieurs pays, il a choisi cette solution, USA, Italie, Hongrie, Finlande, Slovaquie, Suède, Pays Bas… droite et extrême droite ont convergé idéologiquement s’alliant ou se soutenant dans le but de diriger leur pays et les intérêts de leurs multinationales.
Quelles que soient les péripéties auxquelles nous allons assister dans les jours et les semaines prochaines, nomination d’un premier ministre « de gauche », dissolution de l’Assemblée nationale, voire démission (peu probable) du président, ils vont tout faire pour poursuivre et aller plus loin dans cette politique austéritaire.
L’un des éléments de la crise politique actuelle est évidemment la résistance des travailleurs en France s’ajoutant à celle des peuples dans le monde contre les politiques du capital. De plus, le mouvement de soutien à la Palestine et contre le génocide à Gaza porte des coups à l’impérialisme.
Les travailleurs, la jeunesse et les classes populaires doivent se faire entendre. Cela passe également par imposer aux directions syndicales un plan de lutte offensif et arrêter de mendier des miettes, arrêter de s’aligner sur des dates isolées et des ultimatums prétentieux et totalement inefficaces . Les travailleurs réclament des mots d’ordre et des actions plus radicales permettant de construire une grève générale reconductible.
La mobilisation du 10 septembre a permis la chute du gouvernement Bayrou et le recul sur plusieurs mesures notamment sur les deux jours fériés.
L’heure est à la mobilisation générale sur les véritables enjeux, immédiats et de long terme.
Plus de deux millions de travailleuses et travailleurs, privé.es d’emploi, jeunes retraités se sont mobilisés les 10, 18 septembre et 2 octobre dans le cadre d’une rentrée sociale d’ampleur historique. Le 9 octobre, à l’initiative des professionnels de la santé et de l’action sociale, de la sécurité sociale et du médicament une manifestation nationale a lieu pour exiger un tout autre budget de la Sécurité sociale à la hauteur des besoins.
Les directions syndicales confédérales et l’intersyndicale ne doivent pas choisir la « stabilité institutionnelle » mais plutôt une mobilisation porteuse d’espoir,
Il n’existe pas de « bouton magique » mais il existe la possibilité de construire un processus de grèves reconductibles gagnantes se généralisant, l’histoire nous en a donné beaucoup d’exemples, les bases syndicales ont su mettre en mouvement les travailleurs et travailleuses avec le mot d’ordre #OnBloqueTout du 10 septembre. Cessons de nous coller systématiquement aux agendas de nos ennemis de classe, comme l’a pratiqué l’intersyndicale attendant la rencontre avec le Premier ministre puis son discours de politique générale…
Passons à l’offensive afin de les contraindre à suivre notre agenda et à répondre à nos revendications.
Ce qu’il faut mettre en mouvement, c’est la construction et l’élargissement dans la durée de la mobilisation avec un plan de lutte à la hauteur de la colère! Les luttes et elles seules doivent être à l’ordre du jour. Dans ces luttes, il faut impérativement montrer la responsabilité du capitalisme et son monde d’exploitation, de misère, de famine, de guerres et de génocides, faire grandir l’idée du changement révolutionnaire nécessaire: Abattre le capitalisme et construire une société socialiste débarrassée de l’exploitation capitaliste.
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