Le leader indépendantiste kanak Christian Tein, en détention provisoire depuis un an, a été libéré jeudi 12 juin par la cour d’appel de Paris. Victime de la stratégie d’oppression de l’État français, le prisonnier politique est accusé d’avoir orchestré les révoltes qui ont embrasé la Kanaky-Nouvelle-Calédonie Calédonie en mai 2024. Cinq responsables de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) ont eux aussi été libérés.
Par Theo BOURRIEAU
Christian Tein, dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), organisme créé par l’Union calédonienne (UC) pour protester contre le dégel du corps électoral, était emprisonné depuis un an en France. Le leader indépendantiste kanak a été libéré ce jeudi 12 juin par la cour d’appel de Paris, ainsi que cinq responsables de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), l’organe opérationnel du parti Union calédonienne, détenus depuis juin 2024..
Les trois juges d’instruction du tribunal de Paris chargés des investigations avaient ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire du militant de 57 ans le 3 juin dernier. Mais le parquet s’y était opposé, estimant que ce dernier avait joué un rôle central dans les révoltes qui ont éclaté le 13 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, faisant 14 morts, dont deux gendarmes, et plus de deux milliards d’euros de dégâts.
« Au fond, c’est un problème politique »
Celui qui avait été désigné, malgré son incarcération arbitraire, président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), était détenu dans la prison de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) depuis le 23 juin, à 17 000 kilomètres de chez lui. Cette peine aux relents de justice coloniale faisait suite aux révoltes contre la loi instaurant le dégel du corps électoral en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
« Les avocats font leur travail sur la partie judiciaire, mais sur le fond, c’est un problème politique. Nous ne sommes que de passage sur cette Terre, je n’ai pas demandé à être ici dans quatre mètres par trois. J’aspire, comme tous les citoyens de France ou du monde, à vivre paisiblement chez moi. Il faut reposer des bases sereines et stables, par le dialogue. Jean-Marie (Tjibaou, NDLR) n’a pas sacrifié sa vie pour ça. Sa poignée de main avec Jacques Lafleur (leader de la droite anti-indépendantiste en 1988, NDLR), c’était pour dire que les Calédoniens allaient vivre ensemble. De cette petite cellule, j’espère que cette hauteur de vue viendra enfin », disait-il à l’Humanité, depuis sa cellule, en juillet dernier.
°°°
URL de cet article:https://lherminerouge.fr/kanaky-nouvelle-caledonie-la-justice-libere-christian-tein-et-tous-les-independantistes-detenus-en-metropole-h-fr-12-06-25/