
Coudy, le « capo », le meneur des ultras brestois réagit à la menace de dissolution des groupes Ultras Brestois 1990 et Celtic Ultras 2001. L’occasion de revenir sur les violences survenues le 20 avril, en marge du match Brest – Lens et d’aborder l’avenir des ultras du Stade Brestois.
Entretien réalisé par Baptiste LE ROUZIC.
Habitué à faire chanter et vibrer les tribunes pendant les matchs du Stade Brestois, Coudy, le « capo » (meneur) des ultras revient calmement sur les violences du 20 avril, survenues en marge du match Brest – Lens et sur la menace de dissolution des groupes Ultras Brestois 1990 et Celtic Ultras 2001. Le sous-préfet de Brest Jean-Philippe Setbon indiquait « des incidents graves », étant « le point final d’une saison où il y a eu des problèmes à chaque match ». Pour Coudy, une telle procédure serait la « mort du Stade brestois ». Entretien
Comment les affrontements se sont déclenchés ?
Pour les affrontements au Moulin-Blanc, le midi, nous n’avons aucune idée de ce qui a poussé les supporters lensois à agresser les supporters brestois. Le blocage de la RN12 dans l’après-midi, c’était un coup de sang. Il n’y avait pas de préméditation. Je ne pourrais pas vraiment dire comment ça s’est organisé. Vers la fin du match, on s’est aperçu que quelques supporters commençaient à partir. Nous ne savions pas ce qui allait se passer.
Quels mots poseriez-vous sur les évènements ?
C’est gravissime. Je ne nie pas la violence dans le monde du football. Mais là, aller sur la voie express pour attraper les supporters adverses, c’est gravissime ! Cela aurait pu impliquer d’autres personnes qui n’avaient rien à voir avec les incidents.
Quelle est la responsabilité de la direction des ultras ?
Dans les groupes d’ultra, il y a un bureau, avec une présidence. On ne remet pas entièrement la faute sur les membres, nous avons notre part de responsabilité. Il aurait fallu un peu plus de jugeote de notre côté. Après les évènements du matin, il aurait fallu tempérer. Nous étions sur une journée des 35 ans des Ultras Brestois, nous avions la tête aux festivités. Malheureusement, le mal est fait. Il faut maintenant essayer de réparer nos erreurs et dialoguer tous ensemble.
Il y a eu des échanges avec le Stade Brestois ?
J’ai échangé avec Pascal Robert (directeur général du club) et Denis Le Saint (président du club). Il n’y a pas vraiment de soutien de la part du club. Tout le monde est un peu bouche bée pour l’instant. On espère une réunion rapidement avec la direction. On espère aussi du soutien de leur part, nous sommes importants pour le Stade Brestois.
En cas de dissolution, vous avez réfléchi à la suite ?
Dans notre esprit, nous sommes très loin d’une dissolution. C’est une surprise. Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu beaucoup d’incidents et de violence cette année, mis à part contre Lens et contre Saint-Etienne, dont nous n’étions pas à l’origine. Nous ne pouvons pas être dissous parce que nous avons chanté des chants hostiles envers l’arbitre ou lancé des fumigènes. Nous avons eu les félicitations de l’UEFA pour notre comportement pendant la Ligue des champions.
Qu’impliquerait la dissolution des UB90 et des Celtic Ultra selon vous ?
On irait droit à la catastrophe, le chaos. Sans organisation, le hooliganisme serait toujours présent. Les bureaux permettent d’éviter les débordements et de gérer la vie active du groupe. Il y a une hiérarchie à respecter. Si un président donne une directive, les membres écoutent. Sans ça, chacun irait à sa manière.
Il faut aussi montrer toutes les belles choses et nos actions caritatives : nous avons versé 7 500 € pour l’association « Un Rêve, Un Sourire », et prochainement 4 500 € pour l’association « Les P’tits Doudous ». Les ultras, ce n’est pas simplement de la violence. Si nous sommes dissous, c’est la mort du Stade Brestois.
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