
« Selon que vous serez puissant ou misérable , les jugements des droites vous rendront blanc ou noir » Paraphrase de Jean de La Fontaine (Les animaux malades de la peste)
Par Antoine MANESSIS
Nicolas Sarkozy ancien président de la République doit être écroué aujourd’hui mardi 21 octobre après sa condamnation à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs.
Emmanuel Macron, actuel président de la République, garant de l’indépendance de la justice, a reçu Sarkozy vendredi dernier à l’Elysée. Il a commenté son attitude de la façon suivante: « Il était normal que, sur le plan humain, je reçoive un de mes prédécesseurs, dans ce contexte »
Après une précédente condamnation de Nicolas Sarkozy, trois ans de prison dont un ferme dans l' »affaire Bismuth », Macron s’était alors déclaré opposé à son exclusion de l’ordre de la légion d’honneur: « De mon point de vue, de là où je suis, je pense que ce ne serait pas une bonne décision. […] Je pense que c’est très important que […] les anciens présidents soient respectés », avait-il déclaré.
Oubliant que pour être respecté encore faut-il être respectable.
Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, proche de l’ancien chef de l’Etat a annoncé lundi, qu’il irait le voir en prison. Crachant ainsi au visage au visage de la magistrature dont il est censé être le défenseur.
On imagine aisément les cris d’orfraie et des grandes orgues médiatiques que nous aurions entendu sur tous les médias si, au hasard, Jean-Luc Mélenchon avait reçu un homme condamné à cinq années de prison ferme par la justice la veille de son incarcération. Il suffit de se souvenir des commentaires scandalisés qui avaient accompagné l’attitude (d’ailleurs discutable) de Mélenchon à l’égard d’Adrien Quatennens condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour « violences conjugales ».
Si l’USM (union syndicale de la magistrature) et le SM (syndicat de la magistrature) ont exprimé « une démarche médiatique » et » une confusion des rôles ».
Réactions bien modestes face à cette double insulte aux magistrats qui ont condamné Sarkozy. Venant qui plus est de ceux qui sont censés défendre la justice et ses serviteurs.
Quant à l’exécution provisoire du mandat de dépôt ordonné par le tribunal qui avait suscité la stupeur et la rage des droites, rappelons que celle-ci est prononcée de manière routinière par les tribunaux correctionnels. Sans que cela ne provoque la moindre indignation des mêmes.
Et faut-il encore rappeler que les magistrats appliquent des lois votées par le Parlement et que la droite et l’extrême-droite veulent toujours plus de dureté dans les peines en dénonçant le supposé « laxisme » de la gauche. Mais quand elles se prennent, par un effet boomerang bienvenu, leur dureté dans leurs gueules, les grands inquisiteurs se transforment en pauvres victimes pleurnicheuses.
Pour eux la justice ne doit frapper la délinquance des pauvres et elle doit être aveugle aux crimes des riches.
Macron déshonore une fois de plus la fonction présidentielle et se place hors du champ républicain en foulant aux pieds les principes du droit et en particulier celui de l’indépendance de la magistrature.
Décidemment il est grand temps qu’il parte.
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Source: https://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2025/10/le-taulard-et-le-president.html
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