
Le festival Les Résistantes réunit, dans l’Orne, des représentants de luttes environnementales et sociales. Pendant quatre jours, débats, ateliers et spectacles leur permettront d’échanger sur leurs méthodes et leurs difficultés.
Par Nicolas CELNIK.
Quatre jours pour mêler les luttes environnementales et sociales, françaises et internationales : le festival Les Résistantes fait son retour au cœur de l’été et du bocage normand, à Saint-Hilaire-de-Briouze (Orne), du jeudi 7 au dimanche 10 août.
La programmation — dense — de tables rondes, formations, ateliers, débats et spectacles, couvre un large panel de thématiques, mêlant luttes écologistes, sociales, féministes, antiracistes et décoloniales, LGBT+ et paysannes, guidées par un fil rouge : s’opposer aux différentes formes d’oppression, de destructions sociales et environnementales, et à la montée de l’extrême droite.
La première édition de l’événement avait réuni plusieurs milliers de participants sur le plateau du Larzac à l’été 2023 et celle-ci affiche déjà complet. Outre le partage d’expériences, le mélange des générations et le sentiment de faire communauté qui avaient été partagés par les participants, des alliances locales et thématiques sont nées de ces échanges, à l’instar de l’Hydre, une plateforme reliant les différentes luttes contre l’accaparement de l’eau.
Mégabassines, offensive réactionnaire, militarisation..
Deux ans plus tard, la programmation de tables rondes sur des sujets variés permettra de faire un point d’étape sur la vigueur des luttes en France, mais aussi à l’international, qu’il s’agisse de se remettre à jour sur celle contre les mégabassines, de réfléchir à la manière de contrer l’offensive réactionnaire contre les migrations ou de s’opposer au retour de la militarisation à travers le monde.
Parce que les luttes sont rarement seulement hexagonales, des délégations européennes et d’outre-Atlantique viendront également partager leur expérience de vie et de combat, notamment contre Viktor Orbán en Hongrie et Donald Trump aux États-Unis.
« C’est la conjugaison des tactiques et des modes d’action qui font gagner une lutte »
Là où la première édition était centrée sur les luttes écologistes, cette nouvelle mouture a été pensée pour « faire se rencontrer et s’allier les différents types de lutte, de les croiser pour mieux lutter contre les idées réactionnaires et d’extrême droite, observe Victor Vauquois, cofondateur du collectif Terres de luttes, l’un des coorganisateurs de l’événement. Tout le monde peut s’engager, chacun et chacune à sa mesure. C’est la conjugaison des tactiques et des modes d’action qui fait gagner une lutte ».
En conséquence, le festival prévoit un certain nombre de moments de formation pour outiller les luttes de toutes sortes : apprendre à porter des recours juridiques, communiquer sur sa lutte, se prémunir contre la répression, organiser la logistique d’un événement, organiser un lieu de vie militant.
Organisé dans le bocage de l’Orne, le festival aura une forte composante rurale, alors que l’extrême droite s’implante dans bon nombre de ces territoires. Sans oublier, pour autant, les problématiques des quartiers populaires, qui seront abordées par plusieurs collectifs (l’Assemblée des quartiers, Destins liés, Banlieues Climat).
Les Résistantes veulent aussi se projeter vers un objectif important : les élections municipales de mars 2026, pour lesquelles il n’est jamais trop tôt pour commencer à construire des dynamiques militantes.
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Source: https://reporterre.net/Les-Resistantes-4-jours-pour-penser-l-avenir-des-luttes-ecologistes
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