
Ce mardi 17 juin 2025, un courrier a été adressé au préfet du Finistère à la suite des « comportements inappropriés des forces de l’ordre […] à plusieurs reprises », durant la Marche des fiertés de Brest (Finistère), samedi 14 juin. L’homme auteur présumé de tags sur le tram a été déféré devant le Parquet.
Par Laurence GUILMO.
« À plusieurs reprises, les interventions des forces de l’ordre ont entravé le bon déroulement de cet événement et mis en danger la sécurité des personnes. » Ce mardi 17 juin 2025, les Copaines de la Pride, association créée pour soutenir financièrement la manifestation, ont écrit un courrier au préfet du Finistère pour se plaindre des « comportements inappropriés des forces de l’ordre » durant la Marche des fiertés de Brest (Finistère), samedi 14 juin. Un défilé « festif mais revendicatif » qui a rassemblé de 4 000 à 5 000 personnes.
Premier grief : « demander à un homme torse nu de se rhabiller », un « traitement discriminatoire » et « inacceptable ». Ensuite, des manifestants ont été « sommés de quitter les rails du tram » pour marcher sur les trottoirs alors que Bibus avait adapté son parcours, causant « désorganisation et confusion ». Les bénévoles ont dû « gérer eux-mêmes » l’arrêt de la circulation sur certains axes, les « mettan t gravement en danger face à des conducteurs souvent impatients ». Un véhicule aurait touché un genou avec son pare-chocs.
Une interpellation musclée
Enfin, « plus grave encore, de 16 h à 20 h, des policiers en civil ont arpenté le village associatif pour interpeller une personne soupçonnée de tags. Une arrestation violente et spectaculaire, dans une atmosphère tendue », avec jets de canettes vers la police, utilisation de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. Une intervention « disproportionnée » selon l’association. Des policiers en tenue sont restés, « contribuant à une ambiance anxiogène et répressive totalement injustifiée ».
Pour l’association, il s’agit de « comportements indignes » qui « contribuent à une criminalisation inquiétante des mobilisations LGBTQIA + ». Elle déplore les dégradations commises à l’égard de Bibus ou de la Ville. Mais, elle relève que, dans la semaine, une des bannières de la Pride affichée sur la mairie a été dégradée, ainsi que des drapeaux, place Wilson. Elle demande « toute la lumière sur ces actes de vandalisme » et de « veiller à ce qu’un tel dispositif ne se reproduise pas ».
Un tagueur présumé déféré
De son côté, Jean-Philippe Setbon, sous-préfet de Brest, qui n’a pas reçu le courrier, estime que le défilé s’est bien passé, escorté par les policiers. Il assure que, « pour toute manifestation, il est systématiquement et explicitement demandé de ne pas marcher sur les rames du tram, pour ne pas entraver sa circulation ».
Concernant l’interpellation de l’auteur présumé d’un tag sur le tram, elle se serait faite à la sortie du village associatif. Mais une vingtaine d’individus ont pris les policiers à partie. Dispersé par des jets de lacrymogènes, le groupe s’est reformé avec une soixantaine d’individus et a pris la direction du commissariat, en soutien à leur camarade interpellé. Un autre moment tendu. Cet homme a été déferré ce mardi devant le Parquet. Il devra comparaître devant le tribunal. Un autre homme avait été interpellé pour refus de se soumettre aux vérifications d’identité. Il a été verbalisé.
Le sous-préfet déplore « ne pas avoir eu davantage de policiers pour interpeller d’autres tagueurs qui ont dégradé des monuments et des immeubles ».
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