Dans une continuité d’attaques hystériques contre les musulmans et contre LFI, les deux ministres d’Etat ont pris la parole là un meeting convoqué intitulé « Pour la République, la France contre l’islamisme », à Paris, le 26 mars.
Par Daniel SHAPIRA
Mercredi 26 mars, Bruno Retailleau et Manuel Valls, ministres d’Etat du gouvernement Macron-Bayrou ont été orateurs, avec beaucoup d’autres, d’un meeting convoqué sur le mot d’ordre « Pour la République….La France contre l’islamisme ».
Ce meeting s’est inscrit d’abord dans une continuité d’attaques hystériques contre les musulmans et contre LFI.
Avant que la soirée ne commence, Christian Estrosi, le maire de Nice, (ex LR, rallié au macronisme et membre du parti Horizons) avait donné le ton : « J’accuse LFI et Rima Hassan d’intelligence avec l’ennemi ».
Ouvrant le rassemblement, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a fustigé « le poison de l’islamisme » : « Ayons le courage de reconnaître que, en France, il n’y a qu’un seul communautarisme, un seul séparatisme qui menace la République, c’est l’islamisme ».
Et, car c’était aussi et surtout le but du meeting, il s’en est pris à LFI : « Derrière le masque de l’antisionisme, ils tisonnent les braises rougeoyantes de la haine des juifs, de la haine antisémite en instrumentalisant la cause palestinienne parce qu’ils draguent le vote communautaire (…). Honte à aux, honte à l’extrême gauche française. ».
A sa suite, toute une palette d’orateurs, dont Jean-Michel Blanquer, l’ancien ministre de l’Education nationale, se sont succédé pour dénoncer l’islamisme et LFI.
Notons au passage que Julien Dray, qui arrive à la fin de son long périple1, qui était annoncé à ce meeting et présent sur l’affiche, n’a pas pris la parole. C’est la même chose pour Raphaël Enthoven.
Hommage de Valls à Retailleau
Et c’est Manuel Valls qui conclut ce meeting : « Bruneau Retailleau est en première ligne et je veux lui rendre hommage (…). Cela étonne que deux ministres d’un même gouvernement, qui partagent la même passion de Clémenceau, puissent se retrouver ensemble pour défendre nos valeurs, pour défendre une certaine conception de la France. Droite, gauche, toit cela est dépassé quand il s’agit de défendre ce qu’il y a de plus cher en nous, c’est-à-dire la République, c’est-à-dire la patrie, c’est-à-dire la France (…). »
« (L’islamisme) trouve des complices à l’extrême gauche, ceux qui ont fait de l’antisionisme et de la haine d’Israël leur fonds de commerce électoral (huées) – ceux qui, samedi dernier encore, manifestaient entourés de drapeaux palestiniens et de slogans hurlant leur haine des juifs, des policiers, de l’Etat (…). Je vais mettre les points sur les « i ». Croyez-vous, dans ce contexte, que je vais renoncer ici ou ailleurs à soutenir Israël, pays ami, seule démocratie du Proche Orient, et son peuple nous le démontre chaque jour, y compris en manifestant et en s’opposant à son gouvernement ? Israël est en première ligne face à la barbarie islamiste (…).
A tous ces orateurs étouffant de haine contre les musulmans et contre LFI, le député LFI de Marseille, Sébastien Delogu, avait préalablement répondu dans une intervention à l’Assemblée nationale en déclarant : « Chaque jour, une nouvelle polémique vient un peu plus les humilier (les musulmans NDR). Lundi, les musulmans sont responsables d’une pénurie d’œufs. Mardi, ils propagent des punaises de lit dans les transports en commun. Mercredi, les femmes portant le voile menaçent la République. Jeudi, les cours d’arabe servent à former des générations d’islamistes. Vendredi, Manuel Valls, ministre de la République, prétend que l’antisémitisme vient essentiellement et historiquement du monde musulman ».
Et Delogu a poursuivi : « Les Français ne se sentent pas en sécurité ? Vous nous parlez d’islam. Les Français ne peuvent plus se nourrir ? Vous parlez d’islam. Les Français n’arrivent pas à se chauffer ? Vous parlez d’islam. Les Français n’arrivent pas à se loger ou à payer leur loyer ? Vous parlez d’islam. Les Français n’arrivent plus à vivre de leur travail et sont à découvert ? Vous parlez d’islam ».
« Un génocide qui n’existe pas »
Mais il n’y avait pas que ça dans ce meeting. Retailleau et Valls, ministres d’Etat du gouvernement Macron-Bayrou, ont parlé dans un meeting organisé par « Agir ensemble », c’est-à-dire par Elnet une officine de propagande pro Netanyahou. Leur responsable, Arié Bensemhoun, a ouvert le meeting et parlé, concernant ce qui se passe en Palestine, d’un « génocide qui n’existe pas ».
Et Arié Bensemhoun de marteler : « Haine des juifs, haine d’Israël, haine de la France, LFI a fait tomber le masque. Jean-Luc Mélenchon (huées) est devenu le chef d’une faction nauséabonde et les insoumis les collabos des islamistes. Ces traitres aux idéaux républicains n’hésitent pas à instrumentaliser la cause palestinienne (…). Ils arment le bras de ceux qui sont prêts à passer à l’acte, comme on l’a vu encore ce samedi à Orléans (…). La haine des juifs a un nouveau visage, celui de la détestation d’Israël devenue l’obsession de l’islamisme et de ses collaborateurs de l’extrême gauche ».
De ce fait, Retailleau et Valls ont participé non seulement à un meeting contre les musulmans et LFI, mais à un meeting organisé par une antenne de Netanyahou. Ce faisant, Retailleau et Valls ont agi comme représentants directs de Netanyahou (dénoncé comme « criminel de guerre » même par Attali) au sein du gouvernement.
Ce qui n’a pas manqué de créer quelques crispations en son sein, et au-delà.
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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/03/29/meeting-de-retailleau-et-valls-pour-netanyahou/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/meeting-de-retailleau-et-valls-pour-netanyahou-io-fr-29-03-25/