À Brest, les personnels du Centre René-Fortin, qui dépend du CHU, tirent la langue pendant la période estivale. Ce jeudi, une partie d’entre eux débrayait pour dénoncer des conditions de travail dantesques.
Par Paul BOHEC.
« Quand on a vu qu’il n’y aurait que deux remplaçants d’été, on a compris que la période serait compliquée », glisse Marie (*). Comme elle, de nombreux membres du personnel du Centre René-Fortin, à Bohars, ont débrayé, ce jeudi 8 août 2024, pour dénoncer leurs conditions de travail. « Deux fois deux week-ends de rang en garde », « des plannings qui tombent tard et qui empêchent de prévoir quoi que ce soit » ou « l’impossibilité de prendre trois semaines de congé consécutives et être obligés de couper nos vacances », les griefs sont multiples.
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« Les patients se retrouvent impactés »
« C’est probablement ça le pire », pointe Thomas Bourhis, du syndicat CGT du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest-Carhaix. « Alors que l’argument principal de la direction était de dire que la réorganisation du travail mise en place permettrait aux agents de prendre leurs trois semaines de congé l’été, là c’est la croix et la bannière pour que ce soit le cas ». Après une première rencontre avec la direction des ressources humaines qui s’était « bien passée », la déception a été d’autant plus grande quand le personnel de l’établissement, qui accueille des personnes de plus de 60 ans en Unité de soins de longue durée (USLD) et d’autres en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), s’est rendu compte qu’elle n’obtiendrait pas de réponses satisfaisantes. « Les cycles de garde ne sont pas respectés, renchérit Thomas Bourhis. Le choix du CHU de limiter le nombre de contractuels pendant l’été fait accroître la tension ».
On ne peut pas tout faire, donc il y a certains patients qui restent au lit ou à qui on ne peut pas faire prendre la douche.
Les professionnels du centre reconnaissent d’ailleurs que la fatigue accumulée impacte leur travail et la façon dont ils s’occupent des patients. « On ne peut pas tout faire, donc il y en a certains qui restent au lit ou à qui on ne peut pas faire prendre la douche », soufflent-ils.
(*) Prénom modifié à la demande de l’interlocuteur.
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