
Environ 160 rassemblements interprofessionnels se sont tenus à l’appel de la CGT ce jeudi 5 juin contre la réforme des retraites et pour la hausse des salaires, après l’adoption ce matin d’une résolution à l’Assemblée Nationale.
Par Marius JOLY .
« Nous ne sommes pas résignés ». Tel était le mot d’ordre lancé par Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, dans le cortège parisien ce jeudi 5 juin. Face à la bruine et au vent, plusieurs centaines de manifestants ont défilé pour l’augmentation des salaires, et surtout pour relancer un mouvement social contre la réforme des retraites. En tout, près de 160 manifestations ont eu lieu dans toute la France à l’appel de la CGT et de FSU.
Un peu plus tôt dans la journée, le groupe GDR (communistes et ultramarins) à l’Assemblée Nationale avait fait voter, dans le cadre de leur niche parlementaire, une résolution visant à abroger la réforme des retraites à 64 ans. Un texte largement adopté par les députés par 198 voix pour et 35 contre. Une décision symbolique, sans portée juridique mais « une étape majeure » pour Caroline Chevé, secrétaire générale de la FSU. « Ça montre que ça n’est pas la fin et que c’est le moment de reconstruire un rapport de force. »
Présent en tête de cortège, écharpe tricolore sur l’épaule, Stéphane Peu, président du groupe GDR à l’Assemblée et porteur de la résolution du matin. Il souligne l’importance du message envoyé par ce vote. « Les députés de gauche non plus ne sont pas résignés. S’il n’y a pas d’abrogation de la réforme des retraites, il faudra qu’on prenne nos responsabilités et qu’on censure le gouvernement. »
« Ça donne de l’espoir »
Dans le cortège, les drapeaux rouges de la CGT s’agitent et la musique redonne un peu de gaîté à une après-midi bien maussade. Dans les rangs des manifestants, nombreux sont ceux pour qui l’espoir n’a pas faibli depuis les mobilisations records de 2023. « Je sais qu’on finira par reconquérir les acquis sociaux qu’on a perdus avec la réforme des retraites, tente de positiver Camille, CPE dans un collège de Seine-Saint-Denis. Repousser l’âge de départ, ça n’a pas de sens, ni socialement, ni économiquement. Plus on se mobilise et plus vite on regagnera ces droits. » Pour Marin, doctorant en informatique, faire le déplacement était une nécessité : « J’avais fait presque toutes les mobilisations en 2023. Donc avec le vote d’aujourd’hui, c’était important d’être là. La majorité de la population et la majorité de l’assemblée sont contre cette loi. Ça donne de l’espoir. »
Pour la CGT, le sujet doit être élargi au-delà de la question des retraites et porter un changement de modèle. « Ce gouvernement nous a déclaré une guerre budgétaire pour désagréger nos conquis sociaux, harangue Denis Gravouil. On nous annonce une cure d’austérité et des coupes dans les services publics. C’est tout ça qu’il faut empêcher avec cette mobilisation. » Au milieu de la foule, Didier, retraité et adhérent à la CGT Police acquiesce : « L’état de nos services publics aujourd’hui c’est déplorable. Il faut fédérer les syndicats, la population, les politiques… Ce n’est plus tenable. »
Alors que le « conclave » lancé par François Bayrou pour renégocier la réforme des retraites prendra fin le 17 juin et s’annonce d’ores et déjà comme un échec, la CGT continuera de tenter de faire vivre la mobilisation dans les prochaines semaines.
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