« On veut montrer au PDG de Pyrex qu’on va y arriver » : la nouvelle vie de Laure, salariée actionnaire chez Duralex (H.fr-19/08/25)

Laure Cerandon est responsable d’une équipe d’agents de conditionnement de la Société coopérative et participative (SCOP) Duralex.© Samir Maouche pour L’Humanité

Laure Cerandon travaille au conditionnement à Duralex depuis 14 ans. Figure de soutien de la coopérative depuis le début, elle revient sur le redressement judiciaire qu’a connu l’usine en 2024, et fait part de son optimisme pour l’avenir de l’entreprise.

Par Marie MOULINE.

Laure est une de ces personnalités charismatiques, « un Viking », affirme Dominique, un de ses collègues. Elle a 14 ans de Duralex derrière elle, où elle est arrivée par hasard. Propriétaire d’une boulangerie à côté de l’usine pendant vingt ans, elle a été repérée par un des directeurs de l’entreprise, qui lui a proposé de l’embaucher à la fermeture de son commerce. « Je lui ai dit que je ne connaissais pas grand-chose à l’industrie », rigole-t-elle.

Elle rentre pourtant comme responsable d’une vingtaine d’agents de conditionnement. Des années plus tard, elle est ravie de l’ouverture de la SCOP. « Ça repart, on a pas mal de boulot », affirme-t-elle dans un grand sourire. Elle l’observe aussi par les allers et retours des commerciaux dans l’entrepôt, où reposent des exemplaires de différents produits Duralex : « on voit bien qu’il y a un pic du nombre d’échantillons à présenter aux clients ».

« Travailler avec un autre industriel qui allait encore nous tondre, c’était non »

Laure a été de celles qui ont tout de suite soutenu le projet de coopérative. « Il fallait essayer la SCOP. Il y avait que ça qu’on n’avait pas essayé », explique-t-elle. Avant d’apprendre que François Marciano, le dirigeant actuel de l’entreprise et ex-membre de la direction, présenterait cette option, elle avait déjà commencé à regarder les entreprises qui recrutaient dans la région.

Pas question pour elle de rester à Duralex avec Tourres & Cie, la holding qui s’était mis sur les rangs pour reprendre la boîte. « Travailler avec un autre industriel qui allait encore nous tondre, c’était non », dit-elle. Cinquante licenciements étaient prévus dans la verrerie, l’ensemble de son équipe était concerné. « Aux ateliers, quatre personnes sont en couple avec des gens de l’usine. Ils avaient une belle épée de Damoclès », déplore-t-elle.

« On veut montrer au PDG de Pyrex qu’on va y arriver »

Sa colère est toujours forte vis-à-vis de Pyrex, l’ancien propriétaire. Elle dénonce un grand meeting de présentation des objectifs 2030, tenu au printemps 2024, suivi deux semaines plus tard de l’annonce de la cessation de paiements. Une dissimulation consciente de la décision à venir selon elle. Les salariés ont une « belle revanche à prendre, dit-elle, on veut montrer au PDG de Pyrex qu’on va y arriver ».

Elle a toujours aimé Duralex : « les gens sont solidaires, on ne voit pas ça partout ». La création de la SCOP a encore resserré les liens. Elle apprécie avoir « plus de visibilité et plus de transparence » depuis qu’elle est devenue salariée actionnaire.

Elle suit les actions du Conseil d’administration avec attention. À la prochaine Assemblée générale, elle aura des questions à poser aux membres qui ont été élus en octobre dernier : « je n’oublie pas que c’est mon argent », conclut-elle, pragmatique.

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Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/cooperatives/on-veut-montrer-au-pdg-de-pyrex-quon-va-y-arriver-la-nouvelle-vie-de-laure-salariee-actionnaire-chez-duralex

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