
Le 25 mars dernier, un étudiant de 19 ans, syndicaliste de la Fédération syndicale étudiante (FSE) à l’université Rennes 2, est placé en garde à vue pendant presque 7 heures. Une répression disproportionnée pour ce qu’on lui reproche : une story « provocatrice » à l’encontre de l’UNI, un groupuscule fasciste connue pour ses saluts nazis et discours racistes. En réalité, les autorités cherchent à museler la jeunesse qui se mobilise. Face aux frais judiciaires dont doit s’acquitter l’étudiant, la solidarité de classe a été organisée pour le soutenir par le biais d’une cagnotte.
Aucun signe n’avait permis au jeune homme de se préparer à une telle interpellation : pas de convocation à la gendarmerie, pas de courrier, pas de signalement d’une éventuelle plainte déposée à son encontre. « Ils sont directement venus me menotter chez moi pour m’embarquer dans une voiture », nous explique-t-il. La FSE explique que ces méthodes « à la dure » traduisent clairement une volonté de l’intimider pour son activité militante, et de le dissuader de continuer.
L’étudiant explique avoir posté une « story provocatrice » à l’encontre de l’UNI, un groupuscule fasciste agissant dans les universités : « Ces gens avaient déjà plusieurs dossiers sur le dos pour avoir fait des saluts nazis et des discours racistes. » Dans la foulée, plusieurs comptes identitaires commencent à le suivre et à commenter ses postes Instagram. Deux semaines après la story en question, des membres de l’UNI commencent à parler d’une prétendue « menace de mort ». Le syndicaliste rennais explique, grâce aux informations obtenues par son avocat, que des membres de l’UNI se seraient « plaints auprès de la fac de droit, qui s’est plainte à son tour au procureur de la République ».
D’après le camarade, cette réaction s’inscrit dans le contexte d’une mobilisation devant la faculté de droit, durant laquelle des membres de l’UNI ont effectué des saluts nazis devant les manifestants. Repoussés par des antifascistes, les nazillons portent plainte. Le syndicaliste explique : « Ils se sont servis de ma story dans ce procès qui n’a rien à voir avec moi pour avoir des arguments comme quoi les antifa, dont moi, les menaceraient de mort. »
L’objectif des autorités : affaiblir la mobilisation en cours pour le budget de l’université
Un mois après avoir posté la fameuse story, la police interpelle le camarade au domicile de ses parents. « J’ai été victime d’un système qui se réactionnarise dans le contexte de mobilisation étudiante pour sauver les budgets des universités, notamment à Rennes 2. » Pour les autorités, il s’agit alors d’utiliser tous les prétextes possibles pour affaiblir la mobilisation étudiante en cours. Une mobilisation durant laquelle les étudiants rennais ont montré une combativité et une détermination sans faille, au mépris de la répression policière grandissante.
En soutien au camarade victime de la répression pour son engament syndical et antifasciste, la FSE a mis en place une cagnotte de soutien. Il nous dit : « Le message que je veux porter, c’est la nécessité de l’unité face à la réactionnarisation de la société. J’ai reçu de nombreux soutiens de la part des camarades, même en dehors de la FSE. Cette cagnotte de soutien, c’est un symbole de cette unité. » La cagnotte a été clôturée début août, ayant réuni avec succès plus de 1000 € pour soutenir le camarade, prouvant une fois de plus l’efficacité de la solidarité de classe face aux attaques et aux intimidations de la réaction.
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