Retraites. Comment mettre la France à l’arrêt le 7 mars : l’avis de manifestants à Saint-Brieuc. ( OF.fr – 16/02/23 )

Ce jeudi 16 février 2023, il y a eu moins de monde que les fois précédentes dans les rues de Saint-Brieuc pour manifester contre le projet de réforme des retraites.
Ce jeudi 16 février 2023, il y a eu moins de monde que les fois précédentes dans les rues de Saint-Brieuc pour manifester contre le projet de réforme des retraites. | OUEST-FRANCE

Après la cinquième manifestation contre la réforme des retraites à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), jeudi 16 février 2023, qui a mobilisé moins de monde que les précédentes, les regards se tournent déjà vers le mardi 7 mars et l’appel national à « mettre la France à l’arrêt ».

Après quatre mobilisations à plus de 10 000 personnes, selon les syndicats, contre la réforme des retraites à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) depuis la première, le 19 janvier dernier, les chiffres de la cinquième journée, ce jeudi 16 février 2023, sont en baisse. L’intersyndicale (CFDT, CGT, CGT FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) a comptabilisé 4 000 manifestants, la police 3 600.

« On s’attendait à une baisse, l’important était de maintenir la pression », rappelle Mathieu Nicol, leader de la CGT 22. Comme ses collègues des autres syndicats, il regarde déjà vers le mardi 7 mars et l’appel national à « mettre la France à l’arrêt ».

« Ce matin, les syndicats de l’Union locale de Saint-Brieuc se sont réunis pour savoir comment mobiliser le plus de monde possible, avant de prendre des décisions sur des blocages. »

« Un mouvement plus dur est nécessaire »

La manifestation contre le projet de réforme des retraites, à Saint-Brieuc, ce jeudi 16 février 2023, s’est déroulée en fin de matinée. | OUEST-FRANCE

Un principe a été acté : il n’y aura pas de blocages sans la participation des salariés des entreprises visées. « D’ici au 7 mars, l’objectif est donc d’aller dans les entreprises où on est absents. Notre marge de manœuvre est encore énorme, il faut trouver comment on organise la perturbation de l’économie sur le long terme. »

Martial Collet, secrétaire général adjoint de FO 22, l’assure : « L’agitation pour aller vers un mouvement plus dur est nécessaire, en particulier dans l’industrie. Si on veut peser, c’est par la grève reconductible dans les entreprises, en frappant le patronat au portefeuille. »

« Quatre jours sans paye, ça commence à piquer »

Les syndicats s’attendaient à mobiliser moins de monde, ce jeudi 16 février, contre le projet de réforme des retraites. | OUEST-FRANCE

Dans le cortège briochin, les manifestants interrogés partagent dans les grandes lignes le mot d’ordre de « mettre la France à l’arrêt ». Pour Jonathan, cheminot à Saint-Brieuc, « il n’y a que le rapport de force qui marche. Il faut que les routiers, les raffineries, se mobilisent. Un jour par-ci par-là, ça ne va plus. »

Il reconnaît néanmoins qu’une grève reconductible, « ce n’est pas possible pour tout le monde. C’est pour ça que les samedis, c’est bien aussi. » Cédric, facteur à La Poste de Guingamp, explique : « C’est ma quatrième manif depuis le 19 janvier. Quatre jours sans paye, avec une famille de trois enfants à nourrir, ça commence à piquer, mais je serai là le 7 mars. »

L’union syndicale de Saint-Brieuc a évoqué la possibilité, dans une entreprise, de mettre en place des grèves tournantes. Mathieu Nicol détaille : « Il y a tous les jours des grévistes, pas les mêmes, mais un minimum pour perturber l’entreprise. »

Mobiliser et convaincre le plus grand monde

À Saint-Brieuc, ce jeudi 16 février 2023, le cortège est parti du parc des Promenades jusqu’à la préfecture. | OUEST-FRANCE

Joëlle, qui travaille à Ploufragan, dans la fonction publique territoriale, est persuadée d’une chose : « La grève générale reconductible ne se décrète pas par les centrales, mais par les salariés. Ce sont eux qui ont les clés. S’ils ne veulent pas de cette réforme, ils doivent manifester à partir du 7 mars. »

Loïc, lui, instituteur dans le secteur de Dinan, pense que « si on arrive à imposer un rapport de force puissant sur une semaine, le gouvernement reculera. Pour y parvenir, il faut redonner confiance aux gens dans la possibilité de faire grève et de la gagner. »

Mobiliser et convaincre le plus grand monde : les syndicats vont s’y atteler jusqu’au 7 mars. Mais Martial Collet glisse tout de même que « si, dans des entreprises, les salariés sont prêts, des blocages seront possibles avant le 7 mars ».

Auteur : Cédric ROGER-VASSELIN.

Source : Retraites. Comment mettre la France à l’arrêt le 7 mars : l’avis de manifestants à Saint-Brieuc (ouest-france.fr)

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