
Pour lutter contre la précarité étudiante, trois associations mettent en place une distribution alimentaire dans le hall de l’Université de Bretagne occidentale, à Quimper (Finistère). Les premiers paniers ont été distribués ce mercredi 9 octobre 2024.
Par Pascale LE GUILLOU.
En France, près d’un étudiant sur deux saute des repas pour raisons financières. « C’est vrai que lorsqu’on retire toutes les dépenses, le loyer, les charges, les transports, il ne reste plus grand-chose pour manger », approuve Hugo, étudiant à la fac de Quimper.
Son sac vide sous le bras, il se rend à la distribution alimentaire organisée dans le hall de l’université. On y trouve du sucre, des paquets de pâtes, des briques de soupe, des conserves, des fruits, du savon et du shampoing solide… Chacun y prend ce qu’il veut, comme sur un petit marché.
Après avoir rempli son sac, pas de passage à la caisse mais un grand sourire. Ses emplettes ne lui coûtent que 50 centimes, le prix de l’adhésion (valable quatre mois), pour un panier estimé à 25 €. Les distributions ont lieu chaque premier mercredi du mois. La prochaine est programmée le mercredi 6 novembre 2024.
« Les bouquins, ça coûte cher »
Tout cela est possible grâce à trois associations étudiantes (Sen’art, Acid et la League) qui se mobilisent depuis deux ans pour aider les étudiants en galère.
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Ce coup de pouce pour l’achat de produits alimentaires, « ça permet de garder un peu d’argent pour soi », approuve Noah, étudiant en première année de droit-marché de l’art.
« C’est une très bonne initiative, approuve aussi Maxence et Thomas. Avec l’inflation, c’est difficile d’acheter ce qu’on veut. Il faut faire des choix. Les bouquins de droit, ça coûte cher. »
Gabriela profite aussi de l’aubaine. « En bas de chez moi, il y a un petit supermarché, mais c’est très cher… Les grandes surfaces sont moins chères mais je ne peux pas y aller. C’est compliqué », explique-t-elle, « ravie » d’avoir trouvé des pommes.
« Il ne faut pas avoir honte »
« On entend beaucoup d’histoires, des étudiants qui ne mangent qu’un repas par jour, d’autres qui sont obligés de voler », s’alarme Clémentine Coblence, vice-présidente d’Acid. « La précarité, ça touche tout le monde, il ne faut pas avoir honte », insiste Zoé Gentil, secrétaire de Sen’art.
Depuis la rentrée, 70 étudiants ont adhéré au dispositif, auquel il est encore possible de s’inscrire. Les associations ont prévu de distribuer l’équivalent d’une centaine de paniers à chaque distribution. La Banque alimentaire et l’association Yoga solidarity fournissent les denrées.
Un moment à l’ordre du jour, le projet de création d’une épicerie a du plomb dans l’aile. « On a passé beaucoup de temps à chercher un local dans Quimper, mais c’est vraiment compliqué avec toutes les normes et contraintes. »
Pas d’épicerie donc mais une solidarité affichée avec les autres écoles quimpéroises. « Ce serait bien que tous les étudiants de Quimper puissent bénéficier de cette aide. »
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